Les panneaux sculptés de Sedrata sont aujourd'hui conservés au Musée du Bardo d'Alger. Sedrata revêt une grande importance dans l'histoire de l'Algérie, non seulement parce qu'elle a été une ville puissante, mais aussi parce qu'elle représente une forme d'art unique dans le monde musulman. Les vestiges, bien qu'insuffisamment étudiés, révèlent un art d'une grande finesse, des compositions et des motifs d'une richesse dont on ne soupçonnait pas les Ibadites, jugés trop rigoristes pour développer une culture aussi raffinée. Les artistes de Sedrata étaient non seulement adroits, mais aussi inventifs : c'est sur les panneaux qu'ils avaient sculptés que sont apparus, pour la première fois au Maghreb, l'arc lobé et l'arc en fer à cheval. L'histoire de cette ville et de cette culture reste à découvrir. Non loin de Sedrata se trouvent d'autres ruines, celles de Gara Krima, où les Ibadites se rendent chaque année, au mois d'avril, en pèlerinage. En dépit des sables qui recouvrent le site, on parvient encore, grâce à des repères, à situer la mosquée primitive et le tombeau de l'imam fondateur, Sidi Yaqub. Le nom de Sedrata est l'arabisation du berbère Isedraten, sans doute nom de la tribu qui habitait la contrée avant l'arrivée des Ibadites de Tiaret.