Initiative n Après le musée de la miniature, de l'enluminure et de la calligraphie arabo-musulmane, la ville d'Alger se dote d'un autre musée, celui d'art moderne. C'est aujourd'hui que s'ouvrent les portes du musée d'art moderne, un nouvel espace culturel consacré à l'art moderne algérien. Cette nouvelle institution créée à l'initiative du ministère de la Culture se trouve au centre ville : au 25, rue Larbi-ben-M'hidi. Ce bâtiment de style arabo-mauresque, construit en 1912, occupe une construction ancienne, Les Galeries algériennes qui furent, au temps de la colonisation, Les Galeries de France. Si l'initiative émane du ministère de la Culture, l'idée d'un musée d'art moderne vient du président de la République, lorsqu'en 2004, il a formulé, lors d'une exposition au musée des Beaux-Arts, le projet – et la nécessité – de la création d'un musée dédié aux œuvres contemporaines d'artistes algériens. Le choix de ce bâtiment est motivé par deux raisons. Il y a, d'abord, cette nécessité de récupérer ce lieu qui, fermé depuis des années, est laissé à l'abandon. C'est une façon aussi de le réhabiliter, de le revaloriser, vu sa dimension charismatique sur le plan architectural. Il y a, ensuite, la manière dont l'édifice est dessiné. Si le site se prête à un espace d'exposition d'œuvres modernes, c'est parce qu'il est conçu en partie comme un lieu moderne. Il est certes d'un style architectural classique, c'est-à-dire d'inspiration mauresque, vu la façade extérieure et le minaret qui le surplombe, mais il relève en même temps d'une expression moderne : il est à ossature métallique, avec une charpente métallique à la technologie Eiffel, un procédé – à l'époque, fin XIXe siècle, considéré comme avant-gardiste – utilisé pour construire la tour Eiffel. C'est alors pour cette deuxième raison, pour son caractère moderne que l'édifice a été converti en un musée d'art moderne. Ainsi, en donnant naissance au musée d'art moderne, unique en Afrique après le musée de Johannesburg, l'Algérie veut rendre hommage au travail des artistes algériens qui ont œuvré pour le renouveau de l'art en l'inscrivant dans la contemporanéité et, du coup, leur donner plus d'audience, donc plus de considération. Ce musée, qui englobe tous les segments de l'art moderne, y compris le design, s'assigne comme mission de prendre en charge le travail de collection, de collecte d'un patrimoine qui, longtemps ignoré ou méconnu, est éparpillé. Le musée jouera également un rôle dans la promotion et le rayonnement de l'expression moderne, donc novatrice de l'art algérien, et cela dans sa diversité et sa singularité. Il a aussi comme charge de conserver et de valoriser les œuvres algériennes contemporaines si nombreuses, et d'encourager la création dans ses différentes formes, expressions et supports. Par ailleurs, le musée d'art moderne ne se limitera pas seulement à l'art algérien, mais s'ouvrira à l'Afrique et à la Méditerranée – et même au monde appelé l'universel.