Résumé de la 114e partie n Le reportage de Pat sur le sénateur Jennings tire à sa fin ; les dernières prises concernent la soirée de Noël dans la maison d'Abigail. Pat semblait détendue, mais on voyait tout de suite que Pelham ne l'était pas. A peine arrivé, il s'en prit à l'un des opérateurs. Abigail était crispée, ce qui n'arrangeait rien. Dès le début, elle eut une prise de bec avec Pat Traymore. Pat voulait que l'on disposât les plats sur la table du buffet afin que l'on puisse filmer le sénateur en train de faire quelques aménagements de dernière minute. Abigail refusait de sortir les plats aussi tôt. «Sénateur, obtenir exactement l'ambiance désirée prend du temps, lui dit Pat. Il sera beaucoup plus facile d'y parvenir avant qu'il n'y ait plein de monde autour de vous à vous regarder. — Je ne veux pas voir mes invités transformés en figurants dans un film de série B, dit sèchement Abigail. — Je propose donc que nous filmions la table maintenant.» Toby constata que Pat ne cédait jamais lorsqu'elle désirait quelque chose. Luther fit remarquer qu'Abigail avait cuisiné les plats elle-même et cela donna lieu à une autre querelle. Pat voulut que l'on fît une prise de vues du sénateur à ses fourneaux, dans la cuisine. «Sénateur, tout le monde pense que vous passez commande à un traiteur pour vos réceptions. Si l'on apprend qu'en réalité vous faites tout vous-même, cela vous gagnera l'affection de toutes les femmes condamnées à préparer trois repas par jour, sans parler des hommes et des femmes qui aiment tout simplement cuisiner.» Abigail refusa catégoriquement, mais Pat insista : «Sénateur, nous sommes ici pour amener les gens à vous considérer comme un être humain.» En fin de compte, ce fut Toby qui la convainquit d'accepter. «Allez, montrez-leur que vous êtes une habituée des cours de tante Julia», l'encouragea-t-il. Abby refusa de passer un tablier sur son chemisier et son pantalon haute couture, mais en la voyant préparer les hors-d'œuvre, on ne pouvait douter qu'elle fût une cuisinière hors pair. Toby la regarda rouler la pâte pour les fonds de tarte, couper le jambon pour la quiche, assaisonner le crabe, ses longs doigts minces opérant comme par miracle. L'ordre régnait dans la cuisine d'Abby. Le mérite en revenait à Francey Foster. Dès que les cameramen commencèrent à filmer, Abigail se détendit. A la deuxième prise, Pat déclara : «Sénateur, merci. Je suis certaine que nous avons ce que nous désirons ; cela se présente très bien. Maintenant, si vous voulez bien passer ce que vous comptez porter pour la soirée, nous continuerons devant la table.» Toby était impatient de voir la tenue choisie par Abigail : elle n'avait cessé d'hésiter entre deux ensembles. Il fut heureux de la voir revenir vêtue d'un corsage en satin jaune qui se mariait avec le jaune de sa jupe en taffetas écossais. Ses cheveux coulaient doucement autour de son visage et le long de son cou. Le maquillage de ses yeux était plus prononcé que d'habitude. Elle était d'une surprenante beauté. En outre, elle rayonnait d'un éclat particulier. Toby savait pourquoi. Sam Kingsley avait téléphoné qu'il serait présent ce soir. (à suivre...)