Résumé de la 5e partie n Ali bat la campagne à la recherche de la femme la plus belle. Il désespère de la trouver quand on lui conseille de tenter sa chance dans le «pays des femmes». Berr n'sa, dit la légende, est un pays habité par des femmes. Les seuls mâles qu'on y rencontre sont les jeunes garçons impubères : dès qu'ils ont atteint la nubilité, ils sont renvoyés parmi les hommes qui habitent une contrée voisine. Les femmes qui veulent se marier peuvent le faire, mais elles doivent quitter le pays. Quand Ali arrive, il est étonné de ne voir que des femmes : il y en a de toutes sortes, des jeunes et des vieilles, des belles et des laides. «Ici, se dit Ali, je vais trouver ce qu'il me faut !» Il demande à voir les femmes à marier ; elles sont des dizaines à se présenter. Sur son cheval, il les regarde défiler... Les heures passent et il n'a pas effectué son choix. La nuit est sur le point de tomber et les filles, après un premier défilé, passent de nouveau devant lui. Il est fatigué et son regard commence à se brouiller. «C'est le Berr n'sa, se dit-il, si je ne trouve pas ici ce que je cherche, je ne le trouverai pas ailleurs !» Celle-là est belle mais celle-ci paraît plus belle : laquelle choisir, mon Dieu ? Laissons passer une autre fois les filles... elles passent. Le défilé lui donne le vertige... Non, non, il faut qu'il choisisse ! Il est sur le point de s'évanouir. Alors, comme dans un rêve, il lève un doigt. «Celle-là !» Ali a choisi ! On emmène aussitôt l'élue pour la parer et on prépare une tente pour les mariés... Le lendemain, Ali, satisfait, demande à rentrer chez lui. «Notre tradition, dit son épouse, exige que la mariée n'ôte son voile qu'une fois arrivée au domicile conjugal.» Ali accepte la condition et le couple, à cheval, rentre. Le voyage prend plusieurs jours et Ali respecte la volonté de son épouse : elle n'ôtera son voile qu'une fois arrivée au domicile de son mari. La nuit, elle se dévoile, mais comme il fait noir, Ali ne peut la voir. A l'approche du couple, le village, qui a appris la nouvelle, accourt : Ali a trouvé une épouse, tout le monde veut la voir ! Sa mère l'accueille par des youyous et elle le conduit, ainsi que son épouse, à la maison. Les villageois les suivent, impatients de voir la merveille qu'Ali a ramenée. «Ma fille, enlève ton voile, que tout le monde puisse te voir !» La mariée soulève son voile et on découvre, non pas, comme on s'y attendait, la plus belle femme du monde, mais une vieille édentée ! On se moque copieusement du jeune homme prétentieux, parti si loin pour chercher la plus belle femme du monde et qui est revenu avec une vieille édentée. En relation, un proverbe a même été forgé : «Mcha h'ata lber nsâ' u djab a'âdjuza mharsa» (il est allé jusqu'au pays des femmes et il a ramené une vieille toute ratatinée !)…