Résumé de la 45e partie n Dhiyâb possède désormais un troupeau de chamelles, il a également acquis la jument la plus belle et la plus rapide qui soit. Il ne manque plus à son bonheur que Djazia. Mais Djazia n'est pas une pouliche que l'on acquiert. C'est la plus belle femme de la tribu et elle est convoitée par tous les hommes de la tribu en âge de se marier. Il sait que la jeune femme l'aime, mais qu'elle ne peut rien. Son père, Serkane, est un chef et un politique qui cherche à tirer le meilleur profit de sa fille : il ne la donnera en mariage qu'à celui qui apportera quelque chose à la tribu... Or, le meilleur prétendant, jusqu'ici, n'est pas un noble Banû Hilâl mais un Berbère de la plaine : Khelifa Zénati, chef d'une tribu installée dans la région. L'homme a déjà fait sa demande, mais Serkane n'a pas encore donné de réponse, dans l'attente d'un meilleur parti. Cependant, Dhiyâb, même s'il sait qu'il n'a pas beaucoup de chance face à un tel prétendant, continue à aimer Djazia en secret. Un jour, il réussit à la voir, alors qu'elle est sortie du camp, à la recherche de bois sec. — Djazia, appelle-t-il. Elle se retourne. — C'est toi ! Il s'approche d'elle, tremblant. — ? mon amie, dit-il, voilà longtemps que je cherchais à te voir ! — Me voilà, dit-elle. Il lui prend la main et y pose dessus les lèvres. — Mon cœur brûle pour toi ! — Et le mien donc, dit la jeune femme. — alors, viens avec moi... nous irons dans le désert et, loin de tout regard indiscret, nous pourrons nous aimer... La jeune femme secoue la tête. — Hélas, mon ami, ce serait de la folie... Aussitôt qu'on aurait découvert notre disparition, on enverra des hommes à notre recherche. — nous quitterons, ce pays, dit Dhiyâb, nous irons dans les pays de l'ouest... — Où que nous allions, les Banû Hilâl nous retrouverons ! — Pas dans les forêts épaisses ni dans les montagnes ! Djazia secoue de nouveau la tête. — Où que nous allions, ils nous trouveront, et pire que cela, l'honneur de ma famille sera à jamais souillé ! Dhiyâb est triste. — alors, nous ne partirons pas ! — Ne désespère pas ! Il lève vers elle un regard brûlant d'amour. — je ne désespérerai jamais, et je n'aurai jamais de cesse, tant que tu ne seras pas à moi ! Et il s'en va, laissant la jeune femme en pleurs. «Dhiyâb, Dhiyâb, jeune homme aimé de mon cœur, tu as un puissant rival en Khelifa Zénati... J'ai peur que ce ne soit lui qui m'emporte!» (à suivre...)