Résumé de la 25e partie n Charrié par ses camarades, Ali est parti, promettant de revenir avec la plus belle femme du monde. Mais celles qu'il voit, en pays étrangers, ne lui plaisent pas. Il va plus loin, visitant villes et villages, se rendant dans les hameaux les plus reculés, à la recherche de la plus belle femme. — Untel, lui dit-on, à une fille à marier : elle est si belle que l'œil a honte de la regarder, va la demander, peut-être qu'on t'accordera sa main ! Il se rend à la demeure qu'on lui indique. La fille est, en effet très belle, mais il a vu tellement de belles filles qu'il pense qu'il y a plus belle qu'elle. — Je reviendrai, dit-il Mais il ne retourne pas : cette fille a beau être merveilleusement belle, il est sûr qu'il trouvera mieux ! Il ne s'est pas expatrié, parcouru de longues distances pour retourner chez lui avec une épouse que certains ne manqueront pas de juger moins belle que telle autre ! Les semaines et les mois passent et Ali va toujours de contrée en contrée, de village en village, de pays en pays... — Y a-t-il de belles filles à marier ? demande-t-il à chaque fois — Nous avons de jolies filles ! Mais, prisonnier de l'idée qu'il doit trouver la plus belle fille qui soit, il ne parvient pas à se décider. Et s'il trouvait mieux ailleurs ? Il ne pourra s'avancer que s'il voit toutes les jolies filles ! Voir toutes les jolies filles, cela peut prendre des mois, des années, voire toute une vie ! Mais Ali est déterminé à dénicher l'oiseau rare, et, bien que fatigué et découragé, il continue à avancer... — De grâce, montrez-moi une jolie fille à épouser ! Les filles défilent, il regarde et s'en va : non, il y a sûrement plus beau ! C'est ainsi qu'il arrive, dit la légende, dans un village. Il va, comme à son habitude, dans la mosquée où il pense passer la nuit avant de partir à la recherche d'une femme. Il se met dans un coin et, soucieux, se met à penser à cette aventure qui l'a conduit si loin de chez lui. Un vieillard le remarque et vient lui demander pourquoi il est si triste. — Ce n'est rien, dit-il Mais comme l'homme insiste, il lui raconte son histoire. — Mon fils, lui dit-il, ton comportement est blâmable mais comme tu as fait le serment d'épouser la femme la plus belle, tu dois tenir ton engagement ! — J'ai vu des centaines de femmes, dit Ali, mais aucune ne m'a semblé assez belle, j'aurais bientôt fait le tour de toutes les contrées habitées et je risque de retourner bredouille chez moi ! — Tu as été dans tel village ? demande le vieillard. — J'ai été partout, dit le jeune homme, ce village est certainement le dernier... — Non, dit le vieillard, il reste une contrée que tu n'as pas encore visitée… Ali le regarde surpris. — Quel pays, noble vieillard ? — Le berr nsa, le pays des femmes ! Je suis sûr que là-bas, tu trouveras ce que tu cherches ! (à suivre...)