Mépris Ces jeunes continuent à créer et à agir même s?ils ne sont pas reconnus. Longtemps, l?Algérie a été mal perçue par les médias étrangers. Longtemps, l?Algérien a eu une image négative de lui-même, car se voyant à travers le prisme de la vision occidentale véhiculée par la parabole. Une vision complètement réductrice de la société algérienne. L?Algérie ne se résume pas seulement à ces années de terrorisme, à la crise économique. L?Algérie, c?est d?abord une société avec un passé, une histoire, une existence, une culture, des pratiques culturelles. Un aéropage d?actions et d?habitudes artistiques. Nombreux sont ceux qui croient que l?art et la culture n?existent pas en Algérie, ou n?y existent plus. Certains disent que l?obscurantisme islamiste a assassiné la culture. D?autres disent que l?idéologie dominante a étouffé et freiné la création. Certes, il y a eu tentative d?assassiner la culture, mais elle a été vouée à l?échec. Car la culture ne peut mourir ni être bâillonnée. Il y a toujours des gens qui, loin des projecteurs et du tohu-bohu médiatique, pratiquent l?art dans toutes ses formes. Ce flux se fait cependant en dehors, en marge des espaces et institutions culturelles, des structures et circuits officiels qui s?avèrent insuffisants, ankylosés par la gestion bureaucratique. La culture existe en Algérie, comme partout ailleurs. Il est vrai que son expression ne supporte pas la comparaison avec ce qui se fait ailleurs en matière d?art et de culture. Rendons-nous à l?évidence : il n?y a pas de réelle politique officielle et positive favorisant l?activité, l?animation et la création culturelle. Mais cela n?empêche pas que, chez nous, nombreux sont ceux qui activent pour le renouveau et la survie de la culture. L?on ne parle pas des anciens, ceux qui ont déjà une renommée, mais de la jeune création, celle qui fait partie des nouvelles générations, et qui, travaillant à se faire un nom, continue à pratiquer l?art dans tous ses aspects. Quelle que soit la discipline (théâtre, musique ou arts plastiques), on peut, si l?on est attentif, observer du mouvement : des personnes dynamiques, pleines de volonté et d?initiative, travaillent dans à alimenter et diversifier l?expression de notre riche culture. Ces jeunes continuent à créer et agir même s?ils ne sont pas reconnus. Si certains ont renoncé, par dépit, à leur passion et à leur idéal, d?autres, en revanche, luttent pour préserver la culture en tant que telle ; elle devient alors leur raison d?être, leur raison d?exister. Il s?agit pour eux d?un espoir que l?Algérie trouve, un jour proche, une issue à ses crises.