Dans un discret bâtiment de la banlieue de Moscou, Gueorgui Polichtchouk, général soviétique à la retraite, prépare sa prochaine conquête galactique : trouver des signes de vie sur Mars. A la tête du centre d'études spatiales Lavotchkine, ce général organise une mission non habitée vers un satellite de la planète Rouge, Phobos, fasciné comme de nombreux scientifiques par l'idée de la vie sur Mars. «Nous devons mettre en évidence la vie et nous rendre compte si elle peut être maintenue. Phobos nous donnera ces réponses», assure-t-il, montrant sur une carte le voyage de trois ans que la sonde Phobos-Grunt devra effectuer, en recevant dans son centre autrefois classé top secret, à Khimki. La Russie a lancé ce programme martien après l'annonce en 2004 des ambitions américaines de lancer une mission habitée sur la planète rouge, donnant ainsi un nouveau départ à une course aux étoiles née à l'époque de la Guerre froide. Avec l'envoi en octobre 2009 de cette sonde, la Russie compte affirmer sa place de grande puissance spatiale.