Résumé de la 2e partie n Le prince Diadème tombe amoureux de Sett-Donia, sans même la voir. Son père envoie un émissaire au père de la jeune fille. Enfin le roi finit par relever la tête et fit signe au chef des eunuques de s'approcher et lui dit : «Va trouver immédiatement ta maîtresse Sett-Donia, présente-lui les hommages du vizir et les cadeaux qu'il nous apporte, et répète-lui exactement ce que tu viens d'entendre de sa bouche.» Et l'eunuque baisa la terre entre les mains du roi, et disparut. Au bout d'une heure, il revint et il avait le nez allongé jusqu'à ses pieds ; et il dit au roi : «O roi des siècles et du temps, je me suis présenté devant ma maîtresse Sett-Donia ; mais à peine lui avais-je formulé la demande du seigneur vizir, que ses yeux furent pleins de colère, et elle se leva sur son séant et saisit une masse et courut à moi pour me casser la tête. Alors moi je me hâtai de fuir au plus vite ; mais elle me poursuivit à travers les portes en me criant : ”Si mon père veut, malgré tout, me forcer quand même à me marier, qu'il sache bien que mon époux n'aura pas le temps de voir mon visage à découvert : je le tuerai de ma propre main et je me tuerai moi-même après !”» A ces paroles du chef eunuque... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, comme elle était discrète, elle ne voulut pas prolonger davantage le récit cette nuit-là. Le lendemain, elle dit : Il m'est parvenu, ô Roi fortuné, qu'à ces paroles du chef eunuque, le roi, père de Sett-Donia, dit au vizir et à Aziz : «Vous venez d'entendre de vos propres oreilles. Vous transmettrez donc mes salams au roi Soleïmân-Schah et vous lui rapporterez la chose en lui disant l'horreur que ma fille éprouve pour le mariage. Et qu'Allah vous fasse parvenir dans votre pays en toute sécurité !» Alors le vizir et Aziz, ayant vu le résultat négatif de leur mission, se hâtèrent de retourner dans la Ville-Verte et de rapporter au roi Soleïmân-Schah ce qu'ils avaient entendu. A cette nouvelle, le roi entra dans une grande colère et voulut donner immédiatement l'ordre à ses émirs et à ses lieutenants de rassembler les troupes et d'aller envahir les contrées des îles du Camphre et du Cristal. Mais le vizir demanda la permission de parler et dit : «O roi, il ne faut point faire cela, car vraiment la faute n'est guère au père, mais à la fille ; et l'empêchement ne vient que d'elle seule. Et son père lui-même est aussi contrarié que nous tous. Et d'ailleurs je t'ai rapporté les paroles terribles qu'elle a dites à l'effaré chef eunuque !» Lorsque le roi Soleïmân-Schah eut entendu son vizir, il lui donna raison et fut fort effrayé pour son fils de la vengeance de la princesse. Et il se dit en lui-même : «Même si j'envahissais leur pays et réduisais la jeune fille en esclavage, cela ne nous servirait de rien, puisqu'elle a juré de se tuer !» Il fit alors monter le prince Diadème et, affligé d'avance de la peine qu'il allait lui causer, il le mit au courant de la vérité. Mais le prince Diadème, loin de se désespérer, dit d'un ton ferme à son père : «O mon père, ne crois point que je vais laisser les choses en leur état : je le jure devant Allah, Sett-Donia sera mon épouse, ou je ne suis plus ton fils Diadème ! Au risque de ma vie, je parviendrai jusqu'à elle !» (à suivre...)