Résumé de la 20e partie n Le père du prince Diadème, sans nouvelles de son fils, décide d'aller à sa recherche, accompagné d'une armée. A ces paroles, la princesse Donia s'enlaça plus joyeusement au cou du beau Diadème, et par des signes guère équivoques lui répondit par l'ouïe et l'obéissance. Puis tous deux, cette nuit-là, purent pour la première fois se laisser gagner par le sommeil, alors que durant les dix mois écoulés la blancheur du matin les surprenait encore éveillés. Or, pendant que dormaient ainsi les deux amants, alors que le soleil était déjà levé et que tout le palais était en mouvement, le roi Schahramân, père de la princesse, était assis sur les coussins de son trône et était entouré par les émirs et les grands de son royaume, et recevait, ce jour-là, les membres de la corporation des bijoutiers avec leur chef en tête. Et le chef des bijoutiers offrit en hommage au roi un écrin merveilleux qui contenait pour plus de cent mille dinars de diamants, de rubis et d'émeraudes. Aussi le roi Schahramân fut-il extrêmement satisfait de l'hommage et il appela le chef eunuque et lui dit : «Tiens, Kâfour, va porter cela à ta maîtresse Sett-Donia ! Et tu reviendras me dire si ce cadeau est selon son gré.» Et aussitôt l'eunuque Kâfour se dirigea vers le pavillon réservé où habitait seule la princesse Donia. Or, en arrivant, l'eunuque Kâfour vit, étendue sur un tapis, gardant la porte de sa maîtresse, la nourrice Doudou ; et les portes du pavillon étaient toutes fermées et les rideaux abaissés. Et l'eunuque pensa : «Comment se fait-il qu'elles dorment jusqu'à cette heure avancée, alors que ce n'est guère dans leurs habitudes !» Puis, comme il ne voulait pas, sans résultat, retourner auprès du roi, il franchit le corps de la vieille étendu en travers de la porte, poussa la porte et entra dans la salle. Et quels ne furent pas son ébahissement et sa stupeur en voyant Sett-Donia endormie dans les bras du jeune homme ! A cette vue, l'eunuque Kâfour se remémora le mauvais traitement dont l'avait menacé Sett-Donia, et il pensa en son âme d'eunuque : «C'est donc ainsi qu'elle abomine le genre masculin ? A mon tour maintenant, si Allah veut, de me venger de mon humiliation !» Et il ressortit doucement en refermant la porte, et se présenta entre les mains du roi Schahramân. Et le roi lui demanda : «Et qu'a dit ta maîtresse ?» L'eunuque dit : «Voici la boîte.» Et le roi, étonné, demanda : «Ma fille ne veut donc pas plus de pierreries que des maris ?» Mais le nègre dit : «Dispense-moi, ô roi, de cette réponse devant toute cette assemblée !» Alors le roi fit évacuer la salle du trône, gardant seulement auprès de lui son vizir ; et l'eunuque dit : «Ma maîtresse Donia est dans telle et telle position ! Mais, en vérité, le jeune homme est fort beau !» A ces paroles, le roi Schahramân frappa ses mains l'une contre l'autre, ouvrit de grands yeux et s'écria : «La chose est énorme !» Puis il ajouta : «Tu les as vus, ô Kâfour ?» L'eunuque dit : «Avec cet œil-ci et cet œil-là !» Alors le roi dit : «C'est tout à fait énorme !» Et il ordonna à l'eunuque de faire venir devant le trône les deux coupables. Et l'eunuque aussitôt exécuta l'ordre. Lorsque les deux amants furent entre les mains du roi, il leur dit, suffoqué : «C'est donc vrai !» Mais il ne put en dire davantage et il saisit à pleines mains son grand sabre et voulut se jeter sur Diadème. Mais Sett-Donia entoura son amant de ses bras et colla ses lèvres contre les siennes, puis elle cria à son père : «Puisque c'est ainsi, tue-nous tous les deux !» (à suivre...)