Résumé de la 10e partie n Kenza commence à faire les achats pour ses fiançailles... elle n'en a pas le cœur, mais pour faire plaisir à sa mère, elle feint d'être heureuse. C'est l'oncle qui s'est occupé de la location de la salle des fêtes, d'un luxe criant, comme l'oncle l'aime. Les invités sont accueillis dans une grande salle où les tables sont chargées de boissons rafraîchissantes et de petits gâteaux. — Entrez, dit Nadia aux femmes, tandis que Slimane accueille les hommes et les place. Elle arbore un beau karakou, brodé de fils d'or, et un seroual en soie ; lui est en costume d'alpaga et nœud papillon. Fouad s'affaire également, en costume classique... — Bienvenue, bienvenue ! L'oncle, sa famille et leurs invités ne sont pas encore là, mais on sait déjà que le cortège qui les ramène est en route. Kenza, magnifiquement habillée et parée de bijoux, brille de mille feux, assise dans un fauteuil placé sur une estrade. Les femmes la regardent avec convoitise, évaluant le prix de sa toilette. Elle les voit gesticuler et elle écoute le bourdonnement de leurs voix sans comprendre ce qu'elles disent. Heureusement pour elle, car ce qu'elles disent n'est pas du tout beau à entendre. — C'est son oncle qui a tout financé ! — Comment voulez-vous que Slimane, qui gagne à peine sa vie, loue une salle aussi luxueuse ! — C'est pour l'argent de son oncle qu'elle épouse son cousin ! — Ce pauvre Samir est d'une laideur... — Et elle, il faut le reconnaître, elle est très belle ! — Il est malheureux qu'une jeune fille aussi jolie et aussi instruite cède à l'appel de l'argent ! — Aujourd'hui, tout s'achète ! La musique qui retentit avec ses rythmes endiablés, finit par couvrir ces vilaines réflexions. Nadia va et vient et, de temps à autre, elle monte sur l'estrade pour voir Kenza. — Alors, demande-t-elle, ça va ? — Oui, dit la jeune fille. — Tu es si belle, dit Nadia Kenza hausse les épaules. — Tu m'as promis d'être à la hauteur, tout à l'heure ! — Ce qui est promis est promis ! — Quand ton cousin te glissera la bague au doigt et qu'il se baissera pour te faire la bise, ne le repousse pas ! — Non, dit-elle. — Tout le monde te regardera, les cameramen filmeront : dis-toi que tout geste brusque, toute grimace sera enregistrée... — Je ne l'oublierai pas ! — Pense à ton père, pense à moi ! — Oui, dit encore Kenza. (à suivre...)