Résumé de la 126e partie n Alors qu'Abigail Jennings est au Watergate, en compagnie de Sam Kingsley, Toby discute avec d'autres chauffeurs puis achète un journal. La photo d'Abigail avec sa couronne de Miss Apple Junction était en évidence. On lisait en dessous : «Beaucoup d'interviews de célébrités en sont restées aux adaptations du vieux style de Ed Murrow. Mais le prochain reportage sur le sénateur Abigail Jennings risque de battre les records de taux d'écoute de la semaine. Après tout, le sénateur est en passe de devenir notre première femme vice-président. Tous les parieurs misent sur elle. Nous espérons tous qu'on nous montrera davantage de photos de l'élégante Madame le Sénateur senior de Virginie sous sa couronne de strass de reine de beauté. Pour le reste, personne n'entrevoit qui peut détester Abigail Jennings au point de menacer la vie de la journaliste qui a conçu l'idée de cette émission.» La moitié de la page de droite était sous-titrée «les années d'avant Camelot». Elle était remplie de photos, essentiellement des instantanés pris sur le vif. Le texte qui les accompagnait soulignait : «Par une étrange coïncidence, le sénateur Abigail Jennings fréquentait autrefois avec assiduité la maison des Adams. Elle et feu son mari, le député Willard Jennings, étaient des amis intimes de Dean et Renée Adams et des Kennedy. Ces trois couples hors du commun ne pouvaient alors deviner que l'ombre noire du destin planait sur cette maison et sur leurs vies.» Ils étaient tous les six, ensemble ou en compagnie d'autres gens, dans le jardin de la maison de Georgetown, dans la propriété des Jennings en Virginie et dans le domaine des Kennedy à Hyannis Port. Et une demi-douzaine de photos montraient Abigail seule avec eux, après la mort de Willard. Toby poussa un grognement de fureur. Il froissa le journal entre ses mains, pris du désir de détruire ces pages écœurantes par sa simple force physique. Mais à quoi bon ? Le journal ne disparaîtrait pas pour autant. Dès qu'il aurait reconduit Abby à la maison, il lui montrerait cet article. Dieu seul savait comment elle réagirait. Elle ne devait pas perdre son sang-froid. Tout en dépendait. Lorsque Toby arrêta la voiture le long du trottoir, Abby l'attendait, Sam Kingsley à ses côtés. Il voulut sortir, mais Kingsley ouvrit rapidement la portière et aida Abby à monter dans la voiture. «Merci de m'avoir remonté le moral, Sam, dit-elle. Je me sens beaucoup mieux. Je regrette que vous ne soyez pas libre pour dîner. Vous m'avez promis que ce n'était que partie remise.» Toby conduisit vite, anxieux de ramener Abigail à la maison, comme s'il avait besoin de la protéger de la vue du public avant de s'ingénier à atténuer le choc qu'elle éprouverait à la lecture du journal. «Sam est différent des autres, prononça soudain Abby, rompant le silence. Vous savez comment j'ai vécu pendant toutes ces années… Mais, Toby, il me rappelle étrangement Billy. J'ai l'impression, juste une impression, que quelque chose pourrait se déclarer entre lui et moi. L'équivalent d'une seconde chance, en somme.» (à suivre...)