Position n Le bureau présidentiel a, dans un communiqué rendu public ce dimanche, annoncé le refus du président libanais du déploiement de la Force internationale le long de la frontière avec la Syrie. Emile Lahoud a affirmé que l'armée libanaise, bien équipée en appareils de surveillance, était capable de gérer la situation à la frontière, ajoutant que «la Syrie fera la même chose de l'autre côté de la frontière». «Il s'agit d'idées avancées par Israël et les Etats-Unis, mais le Liban ne reçoit d'ordre de personne, ni des Etats-Unis, ni d'Israël, ni de la Syrie, ni de l'Iran», a déclaré pour sa part, vendredi, Ghazi Aridi, le ministre de l'Information libanais. Lors de la tenue de la réunion exceptionnelle des 25 pays européens pour statuer sur la composition et le rôle de la Finul, Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, avait exclu le déploiement de cette force à la frontière syrienne et déclaré que «le Liban n'a fait aucune demande de ce genre». Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, quant à lui, conditionne la levée du blocus aérien et maritime imposé au Liban au déploiement de cette force à la frontière libano-syrienne et dans l'aéroport de Beyrouth pour, selon lui, faire cesser les transferts d'armes au Hezbollah. Les Etats-Unis et l'Etat hébreu accusent la Syrie de servir de pays de transit aux armes iraniennes destinées, selon eux, au Hezbollah. De son côté la Syrie a menacé mercredi de fermer ses frontières avec le Liban si la Finul y prenait position. Le président syrien Bachar al-Assad a fait savoir qu'il considérait un tel déploiement comme un acte «hostile» à l'égard de son pays. Concernant ce déploiement justement, 120 hommes du 2e régiment français du génie sont partis ce dimanche vers 5 h du matin pour le Liban en vue de monter des ponts provisoires afin de pallier les destructions des infrastructures de base par les raids israéliens sur le pays. Un avion transportant 80 hommes supplémentaires devait également décoller ce matin. Dans le cadre de la résolution onusienne 1701 et à la suite de la réunion exceptionnelle tenue vendredi par les pays européens où ils se sont engagés à fournir 7 000 hommes pour la force internationale de la Finul, la France, qui aura le premier commandement de la force internationale, attend la répartition des forces entre les pays participant aux déploiements pour envoyer ses hommes. Le gouvernement espagnol se déclare, quant à lui, prêt à envoyer 950 soldats et entre 30 et 40 chars blindés, un chiffre inférieur à celui avancé et qui était entre 1 000 à 1 200 hommes, l'Italie compte envoyer, dès mardi, cinq navires de guerre avec de 700 à 1 000 hommes et l'Allemagne annonce l'envoi de plus de 1 200 marins pour surveiller les côtes du Liban avec des frégates, des vedettes et des avions de type Tornado.