S'opposant aux théories de Rhine et Tart, Millar pense que la fonction psi n'est pas aussi répandue qu'on le pense dans la population. En fait, soutient le psychologue, beaucoup de gens ne l'ont pas et il est inutile de multiplier les tests avec le tout-venant pour tenter de le prouver. Mais Millar, qui formulait son hypothèse en 1979, va plus loin. Pour lui, quand on parle d'expérience, il faut toujours envisager ensemble le sujet qui va subir le test et l'expérimentateur qui va le lui faire subir. Or, soutient Millar, dans la plupart des cas, ce n'est pas le sujet qui est télépathe, mais l'expérimentateur. Il devine la réponse que va donner le sujet ou alors l'influence quand il doit faire un choix. D'après Millar, même dans les sociétés primitives, ce n'est pas tout le monde qui possède la fonction psi puisque ce n'est pas tout le monde qui est devin ou chaman, mais quelques personnes seulement. Un autre chercheur, Gertrude Schneidler, s'est demandé, elle, pourquoi certaines personnes sont plus douées que d'autres en matière de parapsychologie. Ce professeur de psychologie au City College de New York a remarqué que les gens qui croient à leurs facultés extrasensorielles obtiennent de meilleurs résultats que celles qui n'y croient pas. Elle a dégagé ainsi deux attitudes qu'elle a baptisées, non sans humour, les sujets moutons et les sujets chèvres : alors que les premiers acceptent la réussite dans les tests et y parviennent véritablement, les autres n'y croient pas et réalisent des scores très faibles. Pour Schneidler, les résultats négatifs ne sont pas toujours l'effet du hasard : l'individu intervient aussi, de façon inconsciente, dans ces résultats.