Cette maladie dangereuse, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, est due essentiellement à la dégradation du cadre de vie, au manque d'hygiène et aux constructions anarchiques. Pour rappel, les citoyens sont appelés à coopérer, dès samedi, avec les agents communaux chargés d'une campagne d'aspersion dans leurs foyers. La leishmaniose a pris des proportions alarmantes en Algérie passant de 28,9 cas pour 100 000 habitants en 1997 à 93,61 cas pour 100 000 habitants en 2005. «C'est devenu un problème d'urgence sanitaire pour les wilayas confrontées à cette maladie, les Hauts-Plateaux, les steppes et le Sud», a affirmé le chargé de la lutte contre les zoonoses au ministère de la Santé, le Dr Djamel Slimi, dans une déclaration à l'APS. 40 wilayas seront concernées, samedi, par le lancement de la deuxième phase d'aspersion d'insecticides contre le phlébotome, l'insecte vecteur de la maladie. Cette campagne, qui durera jusqu'à l'automne, vient en complément de la première phase d'aspersion qui s'est déroulée du 15 avril au 15 juin derniers, et durant laquelle «70% des foyers ont été pulvérisés avec succès» a affirmé M. Slimi. De 12 wilayas concernées au départ, le nombre est passé à 40 avec un total de plus de 30 000 cas déclarés en 2005. Avec 8 000 cas par an, la wilaya de Biskra est considérée comme le premier foyer de cette maladie parasitaire. «Après une accalmie d'une décennie (1980/1990), la recrudescence a commencé dès 2002», rappelle le Dr Slimi qui énumère par la suite les causes premières de cette montée spectaculaire de l'épidémie. Celles-ci sont à chercher dans «la dégradation du cadre de vie et de l'hygiène du milieu», estime-t-il sans omettre de signaler que «l'urbanisation anarchique et le rapprochement des habitations des sites ruraux, lieux de prédilection des rongeurs sauvages (rats des champs), exacerbent la propagation de la maladie». La leishmaniose, faut-il le rappeler, représente, à elle seule, 35% des Maladies à déclaration obligatoire (MDO), selon des sources médicales. Pis encore, c'est une maladie qui coûte excessivement cher au Trésor public, la prise en charge des malades étant estimée à 120 millions de dinars. Dans son plan d'action pour la prévention, le ministère de la Santé a pour objectif de réduire d'ici à fin 2006, de 50% l'incidence nationale de la maladie. Les campagnes d'information sur la lutte exhortent les familles des régions concernées par la campagne d'aspersion, de faciliter le travail des agents communaux en les laissant pénétrer dans leur foyer pour désinsectiser l'environnement. La lutte contre cette maladie, explique le Dr Slimi, doit passer par une désinsectisation intradomiciliaire et autour des habitations. «C'est pour ces raisons que les agents pulvérisateurs doivent pouvoir accéder aux habitations pour protéger l'intérieur et l'extérieur», a-t-il encore insisté.