Le Conseil national des enseignants du supérieur, qui avait procédé à la suspension de la grève le 26 juillet dernier, s'attendait, selon M. Aïssat, à des mesures d'apaisement pourtant promises par le ministère de tutelle. En effet, M. Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur, avait promis de lever les poursuites judiciaires à l'encontre des enseignants syndicalistes, «malheureusement, il n'y a eu que la levée du contrôle judiciaire», a déclaré M. Aïssat. Pis, nous explique le syndicaliste, certains recteurs ont excellé dans l'art de la provocation, puisque à l'université de Béjaïa par exemple, «le recteur a poursuivi en justice sept enseignants syndicalistes», ajoute M. Aïssat. Aussi, il est à signaler que «les enseignants de l'université de Tiaret et de l'ENS de Bouzaréah n'ont pas perçu les salaires des congés». Cet état de fait, selon M. Aïssat, ne fait qu'envenimer la situation déjà compliquée, voire dangereuse, puisque «pas moins de 200 000 étudiants sont pénalisés par la non-organisation des examens ajoutant à cela les 240 000 nouveaux bacheliers», a souligné Kamel Aïssat. «D'ailleurs, au début du mouvement, le ministre de tutelle voulait l'ignorer, mais il y a de cela quelques jours, il est revenu sur ses déclarations pour reconnaître qu'au moins 100 000 étudiants n'ont pas passé leurs examens». À propos de la reconduction du mot d'ordre de grève, M. Aïssat nous a informés que les enseignants du supérieur tiennent, aujourd'hui, des assemblées générales dans les universités et après signature des P.-V., la grève sera reconduite. Enfin, M. Aïssat a déclaré que vu la gravité de la situation et l'inexistence d'une homogénéité dans l'action du ministère chargé du secteur, les enseignants interpellent le Chef du gouvernement afin de trouver une solution à la crise qui perdure depuis des mois par «la prise de mesures de détente, l'ouverture d'un dialogue pour trouver une issue honorable à tous», a conclu M. Aïssat.