Inutile n Depuis quelques jours, le conflit, opposant le MJS à la FAF, a pris des proportions qui suscitent la consternation de l'opinion publique et ses inquiétudes quant à l'avenir de la discipline. Faut-il croire que même s'ils se mettent autour d'une table, les responsables du sport et ceux du football ne peuvent plus s'entendre sur un minimum syndical pour faire sortir la balle ronde de son trou ? En tout cas, les derniers développements de ce qu'on pourrait désigner de match pourri entre le MJS et la FAF sont là pour nous rappeler une triste réalité aux relents de règlements de comptes qui ne datent pas d'aujourd'hui, mais remontent à l'ère Raouraoua. Du moins à la fin du mandat de l'ancien locataire de Dely Ibrahim où l'Algérie avait frôlé la grosse sanction de la part de la FIFA en raison de l'application des nouveaux textes relatifs à l'éducation sportive et les sports et de la mise en conformité avec le désormais fameux décret 05-405. Les choses se sont un peu tassées par la suite après les élections du nouveau président Hamid Haddadj et les engagements de ce dernier à collaborer avec les services du ministère. Le deal n'a pas duré longtemps puisque dès le printemps 2006, des divergences ont apparu au grand jour concernant la désignation du sélectionneur national et du directeur technique national, entre autres. Le mal étant plus profond, chaque partie a voulu imposer son point de vue ce qui a conduit à un charivari avec la désignation, par le MJS, de Peter Schnittger au poste de DTN sans vraiment l'accord de la FAF. Puis vint cette affaire de l'assemblée générale de la LNF, invalidée par le MJS et portée en justice, qui a encore envenimé une situation déjà tendue, avant que la réunion du 23 août ne déclenche les hostilités. Cette réunion entre les cadres des deux institutions autour de plusieurs points, notamment la mise en conformité des statuts, les équipes nationales, le problème de terrains et d'infrastructures, le système de compétition, l'arbitrage et d'autres thèmes d'actualité, devait aboutir à une première étape de collaboration et de sortie de crise. Or, c'est le contraire qui se produit avec la publication, par le MJS, d'une sorte de procès-verbal sanctionnant cette réunion et dont les points n'ont pas été partagés par la FAF qui a répondu par un autre communiqué. C'est l'occasion que cherchait la tutelle pour sortir l'artillerie lourde et publier un long et lourd réquisitoire contre la FAF et sa gestion (on y reviendra dans notre prochaine édition). Le dernier communiqué du MJS a suscité l'indignation de la FAF qui a menacé de recourir à la justice pour laver ce qu'elle désigne comme diffamations et attaques gratuites infondées. Le football algérien se retrouve de nouveau piégé par ses vieux démons et par des règlements de comptes dont il n'a vraiment pas besoin aujourd'hui. En lieu et place du débat fécond sur la véritable refondation de la discipline et des passages à l'acte en matière de réalisation de différents projets de développement, voilà qu'on assiste à un match pourri où chaque partie cherche à faire prévaloir ses prérogatives sur l'autre et où chacun veut avoir raison, là où l'intérêt général doit l'emporter. En publiant des chiffres et des détails sur les dépenses et le train de vie de la FAF, le MJS a décidé d'en découdre vraiment avec le monde du football qu'il ne porte pas vraiment dans son cœur pour plusieurs considérations, ce qui fait que le linge sale se lavera désormais en public. A moins qu'en haut lieu, on n'intervienne pour cesser ce jeu de massacre, au moment où l'équipe nationale débute ses éliminatoires de la CAN-2008 dans les pires difficultés et avec l'infime espoir de s'y qualifier.