Résumé de la 18e partie n Sett-Donia est impressionnée par la fresque du jardin. De plus, elle entrevoit le prince Diadème… Or, à peine matin, la vieille était déjà à la demeure de Diadème, qui l'attendait. Elle défit un paquet qu'elle avait apporté et en tira des vêtements de femme dont elle habilla Diadème, et finit par l'envelopper complètement du grand izar et lui couvrit le visage d'une voilette épaisse ; puis elle lui dit : «Maintenant, imite dans ta démarche les mouvements des femmes qui balancent leurs hanches à droite et à gauche et fais des petits pas, comme les jeunes filles. Et surtout laisse-moi répondre seule à toutes les questions des gens, et sous n'importe quel prétexte ne fais entendre ta voix !» Et Diadème répondit par l'ouïe et l'obéissance. Alors ils sortirent tous deux et se mirent à marcher jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés à la porte du palais dont le gardien était justement le chef eunuque en personne. Aussi à la vue de la nouvelle venue, qu'il ne connaissait pas, le chef eunuque demanda à la vieille : «Qui est donc cette jeune personne que je n'ai jamais vue. ? Fais-la un peu approcher, que je l'examine : les ordres sont formels et je dois palper en tous sens et, s'il le faut, mettre nues toutes les nouvelles esclaves dont j'ai la responsabilité ! Or, celle-ci, je ne la connais pas : laisse-moi donc la palper de mes mains et la voir de mes yeux !» Mais la vieille se récria, disant : «Que dis-tu là, ô chef du palais ! Ne sais-tu...» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète selon son habitude, ne prolongea pas davantage le récit cette nuit-là. Elle dit : «Que dis-tu là, ô chef du palais ! Ne sais-tu que cette esclave, c'est Sett-Donia elle-même qui l'envoie chercher pour utiliser son talent de brodeuse sur étoffe ? Et ne sais-tu donc que c'est une de celles qui exécutent, sur la soie, les dessins admirables de la princesse ?» Mais l'eunuque se renfrogna et dit : «Il n'y a pas de broderies qui tiennent ! Il me faut absolument palper partout la nouvelle venue et l'examiner de face, de dos, de flanc, de haut et de bas !» A ces paroles, la vieille nourrice montra les signes d'une fureur extrême et se planta devant l'eunuque et lui dit : «Et moi qui t'avais toujours pris pour le modèle de la politesse et des bonnes manières ! Que t'arrive-t-il donc soudain ? Voudrais-tu m'obliger à te faire chasser du palais ?» Puis elle se tourna vers Diadème déguisé et lui cria : «Ma fille, excuse notre chef ! C'est une plaisanterie de sa part ! Passe donc sans crainte !» Alors Diadème franchit la porte en mouvant ses hanches et en jetant un sourire, sous la voilette, au chef eunuque immobilisé par sa beauté que laissait transparaître l'étoffe douce. Et, guidé par la vieille, il entra dans un corridor, puis dans une galerie, puis dans d'autres corridors et d'autres galeries, jusqu'à ce qu'il arrivât, au bout de la septième galerie, à une salle qui donnait sur une grande cour par six portes aux rideaux abaissés. Et la vieille lui dit : «Compte les portes l'une après l'autre et entre par la septième : et tu trouveras, ô jeune marchand, ce qui est au-dessus de toutes les richesses de la terre, la jeune fille qu'on nomme Sett-Donia !» Alors le prince Diadème, sous ses habits de femme, compta les portes et entra par la septième. Et, laissant retomber les rideaux, il releva la voilette qui lui cachait les traits. Or, Sett-Donia, en ce moment, était endormie sur le divan. Et elle n'était vêtue que de la transparence seulement de sa peau de jasmin. Et d'elle toute se dégageait l'appel aux caresses inconnues. Alors, d'un mouvement, Diadème se dégagea des vêtements qui l'encombraient et, svelte, bondit vers le divan et prit dans ses bras la princesse endormie. (à suivre...)