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Histoires vraies
Sous le soleil de minuit (8e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 06 - 09 - 2006

Résumé de la 7e partie n La tradition inuite veut que lorsqu'un vieillard devient trop faible pour vivre, on l'aide à mourir. Amah, le fils de Kolitalikk, raconte les derniers instants de son père, qui, en réalité, s'est suicidé.
Il a ordonné encore, de sa main trop faible, et un homme a rechargé le fusil. Puis ils sont ressortis, et ne sont revenus qu'après avoir entendu le deuxième coup de feu. Or, chose incroyable, Kolitalikk vivait encore. La deuxième balle avait suivi presque la même trajectoire que la première. Et Kolitalikk s'est ainsi tiré quatre balles dans le menton sans parvenir à se suicider.
Alors il a fait signe aux hommes de le tuer. Il a même dit : «Tuez-moi», dans un murmure.
Mais ils n'osaient pas. Ils n'osaient plus. Tout à coup, il semblait que la mort ne voulait pas du vieux chef, que ce n'était pas le moment. Qu'il avait encore à vivre.
Ou alors ils avaient peur, devant l'échec de cette tradition terrible.
Kolitalikk est resté sans bouger, sous sa couverture, un long moment. Puis il a bu une tasse de thé et fumé une cigarette. Enfin il est mort, de son suicide, le 30 décembre, quelques heures avant l'arrivée de la patrouille.
Amah, Avinga et Nangalik se savaient complices d'un crime interdit par la loi canadienne. S'ils n'avaient pas tué eux-mêmes, ils avaient aidé au suicide.
Alors ils ont fui. Pris entre le piège du respect de leur culture et des volontés du chef, et de la civilisation qui arrivait sous les traits du sergent de la police montée.
Ils sont donc inculpés, par le sergent, selon l'article 212 du Code pénal, et seront jugés par le juge Sissons.
Le sergent Van Norman connaît bien le juge. Il est assez confiant. C'est un excellent juge pour ce pays. Il préfère condamner un jeune voleur esquimau de seize ans à habiter dans la famille d'un policier de la patrouille, plutôt que de le coller en prison pour trois mois.
C'est au mois d'avril, à la saison d'été, que le juge Sissons a écouté Amah (quarante-six ans) fils de chef, Avinga (vingt et un ans) et Nangalik (vingt-trois ans) chasseurs et pêcheurs de phoques, lui raconter le suicide de Kolitalikk.
«Vous plaidez coupables ou non coupables ?
— Non coupables.»
Le juge a regardé l'avocat de la défense un instant puis il a déclaré : «Pas de plaidoyer pour la défense, Maître.»
Et il a donné son verdict. Un an de prison avec sursis, pour chacun.
Quelque part sur la terre de Baffin, dans l'océan glacial Arctique, près d'un village nommé Iglukjuak, près du cap Thalbitzer, est un tumulus de pierres, un «cairn», où repose en paix le vieux chef Kolitalikk.
S'il surveille du haut du ciel son territoire menacé par la pollution des hommes étrangers, espérons qu'il lui vienne en aide.


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