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Histoires vraies
Immortelle Sabrina (2e partie)
Publié dans Info Soir le 08 - 09 - 2006

Résumé de la 1re partie n Miss Sabrina, une riche jeune femme célibataire, meurt dans un accident. Ses proches sont réunis pour son enterrement.
Mais l'heure du thé en est une autre. Non que la douleur familiale ne soit une réalité, mais l'Angleterre est un autre monde.
«Qu'a dit le médecin ?
— Mon Dieu, rien, ma chère... Que vouliez-vous qu'il dise ? Il a constaté le décès... Cette pauvre chère est morte sur le coup. Lorsqu'on l'a retirée de dessous la roue, elle ne bougeait plus...»
Miss Sabrina a effectivement fait l'objet d'un examen classique de la part du médecin de famille : elle ne respirait plus, ne bougeait plus, ne parlait plus, bien entendu... Elle était donc aussi morte que possible. Le certificat de décès était une pénible formalité.
«La mort nous fait réfléchir, cousine... Que devient-on, mon Dieu ?…
— Dieu seul le sait…
— Peut-être nous entend-elle encore ? Peut-être nous voit-elle ?»
Or, de ces deux suppositions entièrement gratuites, l'une est une réalité. Miss Sabrina entend. Elle n'a pas cessé d'exister en tant qu'entité spirituelle. Elle entend et comprend chaque mot que l'on prononce à côté de son prétendu cadavre. Mais son corps est prisonnier. Elle ne peut ni parler ni faire un signe quelconque. Mais elle entend. Elle sait même qu'elle est morte un jeudi, que le digne gentleman en noir qui se penche sur elle en prenant discrètement des mesures prépare son enterrement pour le samedi, et samedi c'est demain. Que son frère, ce cher Soames, si guindé, a choisi évidemment un cercueil d'érable, des poignées de bronze et des écrous de bronze. Elle a également entendu que sa chère cousine avait décidé de la tenue mortuaire. Une lourde robe de satin parme, qu'elle n'a mise que deux fois tant elle serre à la taille et empêche les poumons de respirer librement…
«Le parme lui allait si bien... Prenons-nous les gants de dentelle noire ?»
La nuit est longue. Les veilleuses endormies. Parfois, une main pieuse vient redresser la bougie dans le candélabre d'argent. Miss Sabrina ne respire plus, et la robe n'est pas faite pour stimuler ce souffle au ralenti que personne ne perçoit. Pas même elle. Elle se dit donc, intérieurement, qu'elle est indubitablement morte. Que la mort ce doit être cette immobilité de pierre qui ne concerne que le corps et que son esprit va errer éternellement dans cette prison, écoutant tout sans pouvoir y répondre.
Puis elle se dit, toujours intérieurement, qu'elle n'est peut-être pas morte... qui sait... Ce médecin stupide a-t-il fait tout le nécessaire ? Il a passé bien rapidement le miroir sous son nez. Il a soulevé bien vite une paupière trop lourde pour résister.
Et voici que le croque-mort, s'inclinant d'abord devant les vivants afin de soutenir leur douleur discrète, s'approche du cadavre de Miss Sabrina. Il a un recul outré : «Personne ne lui a fermé les yeux ?»
Ce cher Soames, agacé, et qui déteste autant les enterrements que la cuisine française, s'exclame : «Evidemment, voyons !
— Si vous le dites, monsieur Soames... Mais alors ils se sont rouverts ?»
Ce cher Soames est bien obligé de pencher une barbe pointue sur le cercueil d'érable, à fond de satin ivoire, où repose sa pauvre sœur. «Quel désagrément», se dit-il, et il avance deux doigts écartés dans ses gants noirs, pour abaisser à nouveau les paupières de sa sœur bien-aimée, en un geste d'une rare élégance douloureuse. Puis il s'écarte et fait un geste, afin que ce croque-mort en finisse. (à suivre...)


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