Relations n Khatami dénonce les atrocités des attentats du 11 septembre et appelle Téhéran et Washington à cesser les attaques verbales. L'ancien président iranien, Mohammad Khatami, en visite actuellement aux Etats-Unis, a estimé, hier, vendredi, que deux crimes ont été commis avec les «atrocités» du 11 septembre 2001, l'un en tuant des innocents et le second en les commettant au nom de l'islam. Mohammad Khatami, qui s'exprimait devant un groupe d'Américains musulmans au cours d'un dîner gala organisé dans la banlieue de Washington par le Council of American-Islamic Relations qui se présente comme le plus important groupe de pression des musulmans aux Etats-Unis, a rappelé avoir été l'un des premiers chefs d'Etat à condamner ces attentats. Les musulmans doivent «condamner ces atrocités encore plus sévèrement que les autres», a ajouté Khatami pour qui «le terrorisme, c'est-à-dire le meurtre de civils en quelque nom que ce soit, révèle une absence de morale. Et quiconque ne respecte pas la morale n'ira pas au paradis», a déclaré Khatami, plus haut responsable iranien à visiter les Etats-Unis depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a 25 ans. Et de conclure : «Ceux qui tuent et commettent des actions terroristes au nom de l'islam mentent.» L'ancien président iranien a prononcé plusieurs discours aux Etats-Unis cette semaine déclarant notamment qu'un dialogue à haut niveau entre Téhéran et Washington ne pourra s'instaurer que lorsque les deux parties cesseront les attaques verbales. Il a ajouté que l'Occident ne devait pas poser de conditions à une négociation avec l'Iran concernant son programme nucléaire, considéré comme de nature militaire par Washington.Le président américain a, pour sa part, déclaré dans une interview publiée, hier, vendredi, qu'il était «curieux d'en savoir plus sur le gouvernement iranien». Faisant preuve d'un ton plutôt modéré envers le régime iranien, Bush a annoncé au Wall Street Journal qu'il avait personnellement accepté l'octroi d'un visa américain à l'ancien président iranien. «Je suis intéressé à apprendre plus sur le gouvernement iranien, ce qu'il pense, ce que les gens pensent au sein du gouvernement», a-t-il précisé. «Pour qu'une diplomatie efficace fonctionne, il est important d'écouter des voix qui sont autres que celles de l'actuel président Mahmoud Ahmadinejad», a-t-il ajouté. Il y a lieu de souligner, enfin, que cette visite a suscité beaucoup de remous aux Etats-Unis, tant dans les milieux politiques, parlementaires, militaires que dans la presse et même dans les Etats où doit intervenir Khatami.