Résumé de la 30e partie n Capone est arrêté pour «camouflage d'arme» et son frère, Franck, qui a pris sa succession à la tête de l'empire, pour évasion fiscale. En mars 1930, Al Capone retrouve la liberté. Il n'a pas purgé toute sa peine ; il est libéré pour bonne conduite. Désormais, il sait qu'il est sous haute surveillance et qu'il doit éviter de faire des fautes. Cependant, du côté des autorités, les provocations se poursuivent. Une semaine à peine après sa sortie de prison, le président de la commission sur le crime de Chicago, Franck J. Loesch, publie une liste des ennemis publics ; à leur tête figure Al Capone, suivi de ses amis et proches collaborateurs : Ralph Capone, Franck Rio, Jack McGurn et Jack Guzik. La liste est publiée dans tous les journaux, avec des commentaires on ne peut plus acerbes : «Voilà les ennemis des citoyens : ils vivent de la rapine, de la prostitution et de trafics de tous genres. Depuis de nombreuses années, ils écument Chicago et d'autres villes, ils sont à l'origine de massacres sanglants, ils font régner la peur et l'insécurité. Vivement que ces criminels soient mis hors d'état de nuire !» Les menaces d'une arrestation n'inquiètent pas beaucoup Capone ; en revanche, il est ulcéré d'être ainsi désigné comme un ennemi public. Lui qui soigne son image de marque, qui se fait passer pour un gentleman, un mécène et surtout un modèle de réussite pour la communauté italienne. Il rage, il se sent humilié et jure de se venger de ceux qui cherchent ainsi à nuire à sa notoriété. Il croit à un complot ourdi par des gangsters rivaux et il promet de les démasquer et de les châtier ! Cependant, l'un des hommes d'Eliot Ness, Elmer Irey, rencontre à Chicago l'agent fédéral Arthur P. Madden et, ensemble, ils étudient le moyen de piéger Capone. Celui-ci, devenu méfiant, est sur ses gardes et il devient difficile de le prendre en flagrant délit. Ils tombent d'accord sur la nécessité d'infiltrer l'organisation d'Al Capone. «Le problème, dit Madden, est de trouver une bonne taupe ! — J'en ai une», répond Irey. L'agent en question est un certain Michael J. Malone. Il n'est pas d'origine italienne, mais avec son teint mat, bien méditerranéen, il n'aura pas de peine à se faire passer pour un Sicilien. Surtout qu'il parle couramment l'italien. De plus, c'est un bon comédien, un homme aux nerfs d'acier qui garde son sang-froid dans les situations les plus dramatiques. Pour compléter le portrait, on ajoutera l'amour de l'homme pour l'aventure et le risque. Un deuxième agent, qui ne possède pas toutes ces caractéristiques, mais tout aussi débrouillard, est trouvé. Les deux hommes vont s'appeler De Angelo et Graziono et se faire passer pour deux escrocs de Brooklyn. Pour que les hommes de Capone ne les voient pas en leur compagnie, Irey et Madden trouvent un troisième personnage, J. Wilson, qui servira d'intermédiaire entre eux. Les deux taupes se forgent une nouvelle identité et apprennent leurs rôles par cœur ; s'il les recrute, Al Capone passera certainement le moindre détail de leur vie au peigne fin ! (à suivre...)