Résumé de la 143e partie n Pour tenter de dégager la responsabilité du pilote Graney dans l'accident d'avion qui a coûté la vie à Willard Jennings, Sam Kingsley a une entrevue avec Larry Lagiottes, fonctionnaire à la Sécurité des transports. «L'avion de Jennings, confirma Larry. Je viens de lire le rapport. Qu'est-il arrivé ? Nous n'en savons rien. Le dernier contact avec George Graney remonte au moment où il a quitté la tour de contrôle de Richmond. Aucune indication de problème technique. C'était un vol de routine de deux heures. Et ensuite le temps de vol a été dépassé. — Et on a conclu à une erreur de pilotage ? demanda Sam. — Cause probable, erreur de pilotage. C'est la conclusion habituelle lorsque nous ne trouvons pas d'autres réponses. C'était un bimoteur Cessna pratiquement neuf et les ingénieurs sont venus prouver que l'avion était en parfait état. La veuve de Willard Jennings s'est répandue en lamentations, clamant qu'elle avait horreur des petits charters, que son mari s'était plaint d'atterrissages difficiles avec Graney. — La possibilité d'un crime n'a-t-elle jamais été envisagée ? — Monsieur le député, la possibilité d'un crime est toujours envisagée dans un cas pareil. En premier lieu, nous cherchons les moyens susceptibles d'avoir été employés. En fait, il en existe plusieurs qui sont particulièrement difficiles à dépister. Par exemple, étant donné toutes les bandes magnétiques utilisées aujourd'hui à bord d'un appareil, un aimant très fort caché dans le cockpit pourrait dérégler la majorité des instruments. Il y a vingt-sept ans, c'était inconcevable. Mais si quelqu'un avait saboté la dynamo de l'avion de Graney, abîmé ou coupé un fil, Graney aurait accusé une perte de puissance au moment même où il survolait une montagne. Les chances de retrouver des preuves utilisables auraient été presque nulles.» «On pourrait aussi chercher du côté de l'inverseur des réservoirs d'essence. Cet avion était muni de deux réservoirs. Le pilote passait sur le second réservoir lorsque la jauge du premier indiquait qu'il était vide. Supposons que l'inverseur n'ait pas fonctionné. Graney n'avait pas une seule chance d'utiliser le second réservoir. Ensuite, bien sûr, nous avons l'acide corrosif. Quelqu'un qui n'aurait pas voulu que l'appareil arrive à destination aurait pu placer un bidon d'acide non étanche. Dans la soute à bagages, sous un siège, qu'importe. ?a aurait bouffé les câbles en une demi-heure et il n'y aurait plus eu moyen de contrôler l'avion. Mais on l'aurait découvert plus facilement. — Rien de tout cela n'est apparu à l'audience ? demanda Sam. — On n'a pas retrouvé suffisamment de morceaux de l'appareil pour pouvoir jouer au mikado. Dans ce cas, il reste en second lieu à chercher les motifs. Et il n'y en avait aucun. La compagnie de charters de Graney marchait bien ; il n'avait pas pris d'assurance récente. Le député était étonnamment mal assuré, mais lorsqu'on vient d'une famille aisée, on n'en voit pas la nécessité, je suppose. Soit dit en passant, c'est la seconde fois que quelqu'un me demande une copie du rapport. Mme George Graney est venue me prier de lui en fournir une la semaine dernière. (à suivre...)