Manœuvres n Un autre magistrat été désigné, aujourd'hui, pour reprendre le procès de Saddam après l'éviction, hier, d'Abaddalh al-Amery accusé par le gouvernement de laxisme. Le nouveau juge, Mohammad Al-Oreibi Al-Majid Al-Khalifa, a présidé la dixième audience du procès de Saddam Hussein qui s'est ouverte, ce mercredi matin, dans une ambiance mouvementée. Au cours de l'audience, Saddam Hussein a protesté contre le limogeage du juge Al-Amery et interpellé son remplaçant, en lui rappelant que son père était un garde de la sécurité. Le juge a aussitôt réagi en ordonnant : «Saddam, hors de la salle du tribunal.» L'ancien président de l'Irak a alors été escorté dehors par des gardes. Les avocats de la défense avaient peu avant protesté contre la révocation d'Abdallah Al-Amery et annoncé leur retrait de l'audience. Avant de quitter la salle, Me Wadoud Faouzi a lu un communiqué au nom de l'équipe de défense, condamnant l'ingérence du gouvernement dans le procès. «Le juge au premier procès de Saddam Hussein, le Kurde Rizkar (Amine) a été contraint de démissionner sous la pression du gouvernement. Nous voulons souligner que le gouvernement s'ingère dans le procès. Nous ne pouvons continuer de faire notre travail de façon convenable. Pour ces raisons, nous avons décidé de nous retirer. Nous ne voulons pas d'ingérence du gouvernement dans ce procès et nous ne reviendrons dans la salle que si ces conditions sont satisfaites», a-t-il dit. Après le retrait des avocats de la défense, six avocats ont été commis d'office. Deux coaccusés de Saddam Hussein ont demandé de quitter la salle après son départ, dont Ali Hassan Al-Majid, surnommé «Ali le chimique». Mais le juge leur a ordonné de rester, en affirmant : «Vous ne pouvez sortir sans ma permission et je ne vous la donne pas.» Après ce coup de théâtre, l'audience a repris avec l'audition d'un témoin, une vieille femme kurde. Depuis l'ouverture de ce procès le 21 août, 24 personnes ont apporté leurs témoignages dans cette affaire. Saddam Hussein et ses lieutenants sont accusés d'avoir ordonné et exécuté la répression des populations kurdes dans le cadre de ces campagnes en 1987-1988 qui auraient fait plus de 180 000 morts.