Les avocats de l'ancien président Saddam Hussein et de ses sept coaccusés ont réclamé publiquement, hier matin, la révocation du nouveau juge, à quelques heures de la reprise du procès. Peu avant l'ouverture de la neuvième audience du procès de Saddam Hussein, les avocats de la défense ont annoncé dans un communiqué qu'ils ne reviendront dans le prétoire que si le juge Raouf Rachid Abdel Rahmane, accusé de manifester de l'hostilité à l'égard des huit accusés, est révoqué. L'audience, attendue en fin de matinée, a été retardée, selon un responsable du Haut Tribunal pénal qui juge le président déchu. Les avocats, qui ont quitté en groupe le tribunal, dimanche dernier, posent onze conditions, notamment le transfert du procès hors de l'Irak “vers un pays où règne la sécurité” et la liberté d'accès aux accusés. Ils affirment qu'ils boycotteront le procès tant que leurs conditions ne seront pas prises en compte. La moitié des accusés, dont Saddam Hussein et son demi-frère Barzan al Tikriti, avaient également quitté théâtralement le prétoire, dimanche, après des échanges d'invectives et d'injures avec le juge. Présidant pour la première fois une audience du procès, le juge avait voulu immédiatement marquer, dimanche, son autorité en déclarant à Saddam Hussein : “Ici je suis le juge, vous êtes l'accusé. C'est moi qui décide.”