Eclats n Il quitte l?audience, alors que Barzan Ibrahim Al-Tikriti, un de ses coaccusés, a été expulsé par le juge. Saddam Hussein a quitté la salle du tribunal peu après la reprise du procès, aujourd?hui dimanche, à Bagdad. «Je veux quitter la salle», a déclaré Saddam. Le juge lui a répondu : «Vas-y.» «J'ai dirigé le pays pendant 35 ans et vous m'ordonnez de sortir», s'est alors élevé Saddam Hussein. Le juge a répliqué : «Je suis le juge, vous êtes l'accusé et vous devez m'obéir.» Saddam Hussein en colère a alors dit : «Vous êtes Irakien. Vous ne pouvez pas me donner des ordres sur ce ton. Je vous ai gouverné pendant 35 ans.» Après quelques nouveaux échanges, l'ancien président a quitté la salle, escorté par des huissiers. Auparavant, un des accusés du procès, Barzan Al-Tikriti, avait été expulsé du tribunal pour avoir tenté de prendre la parole en dépit de l'opposition du juge. Les avocats de la défense avaient ensuite décidé de quitter la salle. Le juge a alors nommé des avocats d'office pour la suite de l'audience. Le procès est, pour la première fois, rappelons-le, présidé par le nouveau juge Raouf Rachid Abdel Rahmane, après plusieurs semaines d'ajournements et de polémique sur l'indépendance des juges et la crédibilité de la cour. Le juge kurde Rizkar Amine, qui présidait le procès depuis son ouverture en octobre dernier, a, en effet, démissionné après avoir été critiqué par des responsables politiques, pour son manque supposé de fermeté à l'égard de l'accusé et de ses co-inculpés. Ces critiques ont été dénoncées par la défense comme une attaque contre l'indépendance de la justice. Le nouveau juge, lui aussi Kurde, sera ainsi observé avec attention pour voir comment il maîtrise un procès qui a été jusqu'à présent agité, et caractérisé par des éclats du côté de la défense comme de l'accusation. De nouveaux témoins doivent intervenir au cours de l'audience d?aujourd?hui, et apporter au tribunal leurs témoignages sur le sort qu'ont connu les habitants de Doujaïl après l'attaque contre le convoi présidentiel, en 1982. Après la pause de la fin de l'année, le procès, qui tient sa huitième audience, aurait dû reprendre mardi dernier, mais il a été ajourné parce que, selon l'explication officielle, certains témoins se trouvaient en pèlerinage à La Mecque.