Le ministre du Commerce a mis au banc des accusés les barons des marchés de gros qui entretiennent l'anarchie pour imposer leurs prix ; le consommateur paie les frais d'une situation qui n'a que trop duré. La hausse vertigineuse qu'ont connue les produits de large consommation en ce début du Ramadan s'explique, selon le ministre du Commerce, par l'anarchie qui règne au niveau des marchés de gros ainsi que la défaillance en matière de marchés organisés, ce qui cède largement la place aux commerçants informels qui imposent leur diktat sur des consommateurs «enfiévrés» comme de coutume durant ce mois sacré. Invité, hier, de l'émission Tahaoulet (mutations) de la Chaîne I de la radio nationale, El-Hachemi Djaâboub a indiqué que 60% des produits agricoles sont écoulés hors des marchés réglementaires. Les prix des marchandises qui ne répondent pas au principe de l'offre et de la demande ne sont pas des prix libres, mais dépendent d'autres facteurs. «Les prix actuels des fruits et légumes sont saisonniers, à l'exception de la pomme de terre, ce qui explique la hausse de son prix», a-t-il estimé. Le ministre du Commerce a noté que «l'Algérie ne dispose que de 40 marchés de gros de fruits et légumes, alors que ses besoins nécessitent, selon les statistiques, entre 80 et 100 marchés.» Expliquant l'extension des marchés parallèles par l'incapacité des marchés couverts et de proximité à contenir le nombre important de marchands, l'invité de la Chaîne I a révélé que son département a entamé les travaux de réalisation d'un réseau national de marchés de fruits et légumes, en gros et détails, répondant aux normes internationales en la matière. Pour sa part, le Centre national du registre du commerce (CNRC) informe que le nombre de commerçants intervenant dans la distribution des fruits et légumes, tous statuts confondus, inscrits, jusqu'à la fin du mois d'août dernier, est de 44 923. Dans un rapport détaillé sous le titre «Marchés des fruits et légumes en Algérie», il est indiqué que le nombre des mandataires et grossistes est de 4 134 (dont 3 920 personnes physiques et 214 personnes morales spécialisées à 100 % dans les fruits et légumes) ainsi que les détaillants sédentaires (9 535 : 9 503 personnes physiques et 32 morales). Les autres catégories de commerçants sont les détaillants ambulants au nombre de 16 250 personnes physiques, les importateurs (1 343 personnes) et les grossistes exerçant également dans l'alimentation générale qui représentent 664 personnes physiques. Le CNRC enregistre l'existence au niveau national d'un seul commerçant en fruits et légumes pour 719 habitants en moyenne, ceci en intégrant les commerçants en alimentation générale qui commercialisent les fruits et légumes.