L'augmentation intempestive des prix de certains produits de large consommation, effectuée sans relâche par des commerçants traditionnels dont le seul objectif est la recherche de surprofits, est à l'ordre du jour de l'agenda du gouvernement depuis quelques semaines dans la finalité de contenir les prix à un niveau compatible avec les revenus des différentes couches sociales de la population et surtout faire face aux spéculations sur ces produits à l'origine, notamment ces derniers temps, d'une hausse vertigineuse du prix de la semoule. Le conseil de gouvernement de mardi dernier a, ainsi, adopté un décret exécutif qui fixe le cadre réglementaire de la structure des prix de la semoule afin de rendre aisé le contrôle des pratiques commerciales et la conformité des quantités mises sur le marché. Le conseil de gouvernement a entendu une communication du ministre du Commerce sur les produits de large consommation. "L'analyse de la situation qui prévaut actuellement sur le marché national fait ressortir que les prix pratiqués sur certains produits de large consommation ont connu, depuis quelque temps, des augmentations sensibles parfois injustifiées " lit-on dans le communiqué sanctionnant ce conseil de gouvernement. Et concernant justement la problématique des prix aux consommateurs, particulièrement de la semoule, le gouvernement a décidé de prendre un certain nombre de mesures à l'effet de répondre aux attentes légitimes des citoyens et des professionnels. Ces mesures qui concilient selon le gouvernement, le pouvoir d'achat des consommateurs et les intérêts des opérateurs économiques, " permettent de contrecarrer certains comportement spéculatifs ". Selon les chiffres avancés par les services du ministère du Commerce, l'Algérie consomme l'équivalent de 24 millions de quintaux de semoule par an, dont 70% sont importés. L'Algérie, dans le même registre, importe 65 millions de quintaux de blé dur/an. Sur le marché national, l'Etat vend le prix du quintal de blé dur à 2270 dinars alors que son prix de revient est de 3 200 dinars. C'est justement dans le cadre de cette différence qu'intervient la mesure de subvention du blé dur dégagée par le gouvernement mardi dernier et qui pourrait être suivie par d'autres mesures concernant peut-être l'huile de table. Les prix des céréales sur le marché mondial resteront soutenus par une demande toujours aussi forte, l'expansion de la production des biocarburants et le faible niveau des stocks, résument les experts de la FAO qui prévoient que de nombreux pays devront payer plus cher leurs importations pour des volumes moindres et tablent sur une accélération de la hausse. Selon la FAO, le monde a rarement ressenti une telle préoccupation généralisée face à l'inflation des prix alimentaires. Une inflation entretenue par des tarifs de fret record et des prix élevés à l'exportation. Les tarifs de fret maritime, qui jouent un rôle plus important que par le passé, ont modifié le circuit des échanges, de nombreux pays s'approvisionnent au plus près afin d'économiser sur les frais de transport. Si la dépréciation du dollar par rapport aux principales devises, a atténué l'impact réel de la hausse des cours mondiaux au sein des économies de la zone hors dollar, elle a stimulé la demande en produits américains, estime encore la FAO. La production mondiale de blé a régressé de 28 millions de tonnes en 2006/2007, pour s'établir à 594 millions de tonnes, dont environ 35 millions de tonnes étaient constituées de blé dur et 559 millions de tonnes d'autres classes de blé. Les disponibilités mondiales pour tous les types de blé ont reculé de 31 millions de tonnes, pour se fixer à 743 millions de tonnes, sous l'effet d'une production et de stocks de report réduits. Les pays d'Afrique du Nord, en particulier l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye, sont des débouchés importants pour le Canada, car ils représentent collectivement le plus grand marché pour le blé dur, mais non pas celui en provenance du Canada, quant à ses importations de blé tendre puisqu'elles proviennent surtout de l'Union européenne et des Etats-Unis. La production nord-africaine de tous les types de blé a augmenté de 20% en 2006/2007, pour atteindre 18,5 millions de tonnes, celle du blé dur augmentant de 37% pour atteindre 5,3 millions de tonnes. Par conséquent, les importations de blé ont diminué de près de 20% pour se fixer à 2,2 millions de tonnes à peine, le niveau le plus faible depuis 1992-1993. En 2007-2008, la production de blé dur en Afrique du Nord devrait progresser de 10% et s'établir à 4,7 millions de tonnes, en grande partie en raison de la sécheresse au Maroc, tandis que des rendements proches de la normale sont attendus en Tunisie et en Algérie. Cependant, cela est bien supérieur à la moyenne décennale de 3,6 millions de tonnes. Par conséquent, les importations devraient augmenter de 2,4 millions de tonnes mais demeurer inférieures à la moyenne décennale de 3,0 millions de tonnes.