Mesures n La capitale a connu une violente semaine d'attentats, alors que George Bush continue de dissimuler l'échec de sa politique en Irak. Bagdad est soumis aujourd'hui samedi à un couvre-feu total, pour tenter de rompre la vague d'attentats et d'assassinats qui se sont multipliés au cours des derniers jours dans la ville. Cette mesure concerne aussi l'aéroport international de Bagdad où tous les vols commerciaux sont annulés. Les rues et les ponts sont déserts, à l'exception de rares véhicules munis d'une autorisation spéciale. Des hélicoptères de combat Apache tournent au-dessus de la capitale depuis le début de la matinée, alors que des explosions se font entendre à distance, de temps à autre, comme à l'ordinaire. «Le couvre-feu a été décidé, sur les conseils de la force multinationale, parce qu'une vague de violence était redoutée pour aujourd'hui», a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Le couvre-feu sera levé dès demain dimanche. Le dernier attentat remarqué à Bagdad a été l'assassinat du beau-frère du juge qui préside le procès pour génocide de Saddam Hussein. Il a été abattu par des inconnus dans un quartier sunnite au nord-ouest de Bagdad. Rien ne permet d'établir un lien direct avec le procès, selon les observateurs, mais cet assassinat traduit la situation qui se généralise à Bagdad avec des règlements de comptes constants entre sunnites et chiites. Cette ambiance a provoqué le déplacement de la population et son regroupement dans des quartiers contrôlés par l'une ou l'autre communauté. Devant l'embrasement de la situation, George Bush s'est retrouvé sur la défensive cette semaine, notamment après la publication d'extraits d'un rapport confidentiel qui conclut que la guerre en Irak a accru la menace terroriste et la sortie du livre du journaliste vedette américain Bob Woodward. La Maison-Blanche a démenti, à ce sujet, hier vendredi, vouloir dissimuler l'ampleur des violences contre les forces américaines en Irak. «Personne n'a essayé de tromper quiconque à ce propos», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, assailli par les questions sur la sortie d'un nouveau livre de Bob Woodward, State of Denial. Le journaliste à l'origine, avec Carl Bernstein, de la révélation de l'affaire du Watergate qui a conduit à la chute de Richard Nixon, estime que la situation s'aggrave en Irak, affirmant que les soldats américains y sont attaqués en moyenne toutes les quinze minutes. «Nous en sommes arrivés à un point où il y a maintenant 800, 900 attaques par semaine. Cela fait plus d'une centaine par jour, soit quatre attaques par heure contre nos troupes», a indiqué le journaliste dans une interview qui doit être diffusée demain dimanche sur la chaîne CBS.