Engagement La mort de plus de 80 civils ne restera pas impunie. Les responsables seront châtiés. Le nouveau président de la Bolivie, Carlos Mesa, a annoncé samedi que les responsables des plus de 80 morts, victimes de la répression sanglante des manifestations du mois dernier, seront sanctionnés, «sans chercher la vengeance, mais sans oubli et avec justice». «Mon engagement, ce sont ni l'oubli ni la vengeance, mais la justice», a déclaré le chef de l'Etat au cours de sa première réunion publique près de La Paz, à El Alto, épicentre de violents affrontements le week-end dernier et lundi entre manifestants et forces de sécurité, ayant fait des dizaines de morts. M. Mesa ne s'est, en revanche, pas prononcé sur le sort de son prédécesseur, Gonzalo Sanchez de Lozada, qui a démissionné vendredi soir face à une forte mobilisation populaire et est parti aux Etats-Unis. Le nouveau président a reconnu que sanctionner les coupables sera une tâche «complexe et difficile», mais il a appelé la population d'El Alto, considérée comme la ville la plus pauvre de Bolivie, à éviter les actes de revanche et à faire confiance à son gouvernement. «Je vous demande de préserver l'unité de la Bolivie, il faut que depuis ici nous lancions un message montrant qu'El Alto ne se divise pas, qu'El Alto unit, crée et construit», a-t-il dit en rendant hommage à «la ville la plus jeune, la plus neuve, la plus courageuse et la plus forte en intensité culturelle de Bolivie». A propos du peuple bolivien, il a estimé que «c'est une sentinelle qui lutte quand elle se met en colère, mais aime la paix quand elle peut construire». Selon des organisations des droits de l'Homme, plus de 80 personnes sont mortes à la suite de la répression des manifestations, tuées dans certains cas à la mitrailleuse.