Après avoir régné sans partage sur les crânes des pop-stars et des footballeurs des années 1980, la permanente chimique, née il y a 100 ans sous les mains d'un coiffeur allemand, fait aujourd'hui figure de faute de goût capillaire par excellence, sauf pour quelques nostalgiques. Cette technique, qui vise à boucler de manière «permanente» des cheveux désespérément plats, à grand renfort de produits chimiques, a bien failli coûter le cuir chevelu à son premier cobaye : sa femme. Il a en effet dû faire plusieurs essais avant de mettre au point une technique barbare à base de bicarbonate et de borate de soude, et de bigoudis métalliques géants chauffés à blanc. Ce qui s'est traduit pour son épouse par un certain nombre de cloques et de hurlements de douleur. Il présenta sa technique le 8 octobre 1906 à Londres et la fit breveter. Rapidement, la permanente fut adoptée en Angleterre et aux Etats-Unis, où il s'installa en 1915. Il y mourut seul et dans une relative pauvreté en 1951, le krach boursier de 1929 ayant avalé l'essentiel de sa fortune.C'est dans les années 1980 que la permanente part réellement à la conquête du monde. Mais la permanente chimique est aujourd'hui tombée en désuétude.