Résumé de la 6e partie n Sidi Aïssa aide Sidi Yahia à tenir la promesse qu'il a faite. Il confond tous ceux qui sont venus dans l'intention de se moquer de son ami. A quelque temps de là, Sidi Aïssa rend visite à un autre saint, Sidi Cheikh. Il part avec des disciples, formant une sorte de caravane, avec des présents pour le vénérable personnage. Après un séjour profitable, il retourne dans son pays. Comme cela se passe en été, il fait très chaud et les hommes comme les bêtes sont assoiffés. On a pris soin de prendre des outres, mais l'eau est sur le point de s'épuiser. Comme le voyage est encore long, il est nécessaire de trouver un point d'eau, non seulement pour boire mais aussi pour reconstituer les réserves. Sidi Aïssa, qui connaît bien la région semi-désertique que l'on traverse, exhorte ses hommes à la patience : «Nous allons bientôt rencontrer un ghdir, vous pourrez boire à satiété !» Le ghdir est une cuvette naturelle, dans le désert et les zones semi-désertiques, alimentée par les eaux de pluie des orages. Le mot provient du verbe ghdar, qui signifie «tromper», les ghdir étant des «trompeurs» : les voyageurs qui comptent beaucoup sur ces points d'eau sont, en effet, souvent déçus de ne pas trouver le précieux liquide qui, soit a été bu par des troupeaux, soit s'est évaporé au soleil. Le ghdir auquel pense Sidi Aïssa est celui de Dhayet ar-Rdjem ; on y trouve, en principe, de l'eau en permanence et il compte beaucoup sur ce point, car ensuite, il n'y aura pas d'autre pour le reste du voyage. On approche du ghdir, les hommes sont impatients d'y arriver. Dès que Sidi Aïssa leur montre le point d'eau, ils s'y précipitent. «De l'eau !» C'est bien le ghdir, mais il n'y a pas d'eau. Il n'y a que de la boue – trace évidente de présence d'eau — piétinée par les bêtes et salie par leurs déjections. On va vers le cheikh : «Sidi, il n' y a pas d'eau ! - C'est bien un ghdir, dit le saint homme, il porte bien son nom de ghadar, trompeur ! - Qu'allons faire ?» demande un des hommes. On pouvait, en changeant de direction, trouver de l'eau, mais cela retarderait leur retour. Or, Sidi Aïssa a prévu de rentrer tel jour : il sait que tous ceux qui le vénèrent vont venir, en grand nombre, pour l'accueillir... «Nous allons poursuivre notre route, dit-il, les réserves que nous avons, nous suffiront, s'il plaît à Dieu. — Et si nous épuisons nos réserves ?» Sidi Aïssa se tourne vers l'homme qui a posé la question. «Nous comptons sur le Tout-Puissant pour qu'Il les reconstitue ! Ne vous ai-je pas toujours dit, qu'en toute chose, il faut se confier à Dieu ? Il est le maître de nos vies et de nos destinées, il saura nous secourir et nous combler de ses bienfaits !» Et la troupe se remet en marche. (à suivre...)