Position n La ministre française de la Défense s'est déclarée, hier, «opposée à la discrimination positive». Un thème fortement défendu par le président de l'UMP et ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, candidat potentiel à la présidentielle. La ministre, Michèle Alliot-Marie, a, en effet, affirmé lors d'une visite d'amitié à la Grande Mosquée de Paris pour l'Iftar : «Je vais peut-être en surprendre certains : si je suis opposée aux discriminations, je suis aussi opposée à la discrimination positive.» «Ce n'est pas nouveau chez moi. Je l'ai été lorsqu'on a parlé des quotas pour les femmes en politique. Parce que c'est chez moi une réaction fondamentale.» Et d'expliquer : «Les quotas induisent toujours un doute sur la qualité et les compétences des personnes qui sont visées.» Ainsi, la campagne pour la présidentielle semble avoir déjà commencé, l'immigration devant sans surprise y constituer un axe important. Mme Alliot-Marie n'a, en effet, pas exclu de se présenter à l'élection présidentielle. Elle s'est dite hier «extrêmement vigilante face aux injustices et aux discriminations». «La République attend et exige des représentants de l'autorité, qu'elle soit militaire, policière, judiciaire, administrative ou sociale, une égalité parfaite de traitement et de considération pour chacun de ses citoyens», a-t-elle souligné. Et de citer deux contre-exemples : «Nous ne saurions accepter que demeurent des entreprises qui jugent les gens sur leur nom de famille plutôt que sur leur CV et des boîtes de nuit qui sélectionnent les entrées au faciès.» Alliot-Marie s'est également déclarée «opposée au communautarisme parce qu'à mes yeux le communautarisme c'est privilégier le vivre entre soi plutôt que le vivre ensemble». «C'est finalement une forme d'exclusion comme une autre», a-t-elle ajouté. Elle a estimé que «le pacte fondateur de la République française», c'est «l'égalité des chances et la réussite et la promotion sociale par le mérite». Lors de ce repas, elle a tenu à «réfuter la théorie du choc des civilisations qui opposerait Occident et monde musulman», en insistant sur les valeurs de tolérance, du respect de l'autre et de l'ouverture sur l'autre. Elle a remercié le recteur de la Grande Mosquée de Paris pour lui avoir donné «l'occasion de rencontrer et de débattre avec ces jeunes élites. De partager ce moment de rupture du jeûne». Pour finir, la ministre de la Défense française notera : «Ce soir, c'est un moment assez privilégié, en cette période de ramadan qui est celle de la réflexion, de partage de la pensée autant que de partage des émotions et du repas.» Ce repas d'Iftar a été suivi d'un débat autour du thème «L'islam, la France et ses musulmans».