Place du 1er-Mai, Mohamed et ses vendeurs s'activent à l'intérieur d'une boutique faïencée où des vêtements pour enfants de tous les âges sont exposés. Garçons et fillettes y trouveront leur bonheur à l'occasion de la fête de l'Aïd. Femmes et hommes tâtent la marchandise et demandent les prix. Les vendeurs et les vendeuses, un sourire aux lèvres, s'affairent à les servir. Une jeune fille s'approche de nous, pensant à des clients intéressés. Elle nous oriente vers un jeune homme, quinous répond : «Patientez, le patron fait sa prière. Il sera à vous dans quelques secondes.» Entre-temps, la discussion est engagée. «C'était auparavant une boutique de vêtements qui a été transformée en pizzeria et la voilà qui reprend son ancienne activité.» «Nos avons arrêté la pizzeria car ce n'était plus rentable», affirme notre interlocuteur. Le changement d'activité est-il seulement pour la durée du ramadan ? Le commerçant répond : «C'est une reconversion définitive.» Voilà que le patron se dirigevers nous, avec un air interrogateur, pensant que nous étions des contrôleurs des services du commerce. Il assure : «L'activité d'origine de cette boutique était la vente de vêtements. Nous revenons à cette activité. La reconversion est définitive. J'ai mon registre du commerce.» Il est vrai qu'aucun panneau ne nous renseigne sur l'activité de ce commerce. Mais l'enseigne n'est-elle pas obligatoire ? est-on en droit de s'interroger. Situé sur une grande artère, ledit commerçant ne semblait pas inquiet.