Les derniers jours du mois sacré de Ramadhan sont empreints d'une ambiance inaccoutumée en prévision de l'Aïd El Fitr marquée par les préparatifs incontournables dont l'achat d'habits neufs pour les enfants comme le veut la coutume. Les marchés de la capitale et autres magasins de vêtements sont pris d'assaut par les familles le plus souvent accompagnées de leurs bambins. Les familles qui, les premiers jours du ramadhan, affluent aux marchés de fruits et légumes, se tournent, maintenant que le mois tire à sa fin, vers les marchés et magasins où sont exposés des vêtements et chaussures, tous modèles confondus et à des prix variables. Du vieux quartier de Bab El Oued, place des Martyrs, rues Ben M'hidi et Didouche en passant par Hassiba Ben Bouali, le marché de Ali Mellah (1er Mai), le quartier de Belcourt, les hauteurs d'El Biar, Kouba, le marché de Boumaati (Harrach), une seule chose attire l'attention les foules : l'article qui plaît et avec un bon rapport qualité-prix. La maman qui se voit le plus souvent confiée la tâche d'acheter les habits de l'Aïd, tente de concilier entre la qualité et un prix raisonnable par souci d'économie. Un groupe de femmes rencontrées dans un magasin ont unanimement déclaré trouver leur bonheur dans ce point de vente qui propose des vêtements de qualité à des prix étudiés. Un père de famille intervient dans la discussion pour laisser éclater sa colère déplorant l'absence de contrôle qui offre, a-t-il dit, l'occasion aux vendeurs de donner libre cours à leurs fantaisies sans se soucier des simples citoyens et exhibent des prix défiant tout bon sens. «Je lance un appel aux parties concernées pour intervenir car il ne s'agit pas seulement des prix des vêtements mais de tous les biens de consommation», a poursuivi ce père de famille qui faisait des allers-retours devant les articles exposés sans pouvoir fixer son choix. D'autre part, l'acquisition des vêtements usagés est un phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années. Les commerces, nombreux, qui s'adonnent à ce type de commerce dans différents quartiers de la capitale demeurent le dernier recours des familles algéroises nécessiteuses voire moyennes qui fuient les articles neufs, inaccessibles pour leur modeste bourse. M. Redha, qui visitait un magasin à Kouba, a pour sa part, déclaré ne pas pouvoir répondre aux besoins de ses enfants, qui sont friands de vêtements et chaussures dits «de marque» et dont nul ne peut nier leur bonne qualité. «Même avec le salaire de mon épouse qui est enseignante, je suis dans l'incapacité de satisfaire les vœux de mes enfant». «Allah ghaleb», dit-il avec résignation, la cherté de la vie fait que nous devons prendre nos précautions «financières» et prendre nos dispositions pour assurer notre bien-être durant tout ce mois sacré. «Nous ne devons pas nous laisser entraîner par les caprices de nos enfants notamment en ce qui concerne les vêtements de l'Aïd, a-t-il estimé, car il faut réfléchir au moyen d'assumer les dépenses liées aux besoins alimentaires, aux factures d'électricité, de téléphone d'eau et de loyer, qui épuisent notre bourse et nous posent beaucoup de tracas». Par ailleurs, une autre femme au foyer évoque sa situation difficile qui l'oblige à acquérir les vêtements de ce type de magasins, vu le salaire médiocre perçu par son époux. «Mes enfants fêteront l'Aïd avec des vêtements que j'achèterais, relaverais et repasserais pour qu'ils paraissent comme neufs», a-t-elle regretté. Les prémices de l'Aïd sont déjà là, avec l'empressement des parents à acheter les vêtements de l'Aïd, annonçant, par la même, la fin du Ramadhan qui arrive à sa dernière semaine, lors de laquelle les femmes s'affairent à nettoyer leurs maisons pour se tourner ensuite vers la confection des gâteaux, qui orneront la table de l'Aïd El Fitr .