Avec l'approche de la saison de migration des oiseaux venant d'Europe vers l'Afrique et qui feront escale dans les zones humides de l'Algérie, le dispositif de lutte mis en place l'année dernière va être déclenché. 5 000 vétérinaires seront mobilisés. Ce dispositif a permis de procéder à 3 050 prélèvements qui se sont révélés tous négatifs. «Même si l'Algérie reste indemne, aujourd'hui nous allons redémarrer ce dispositif pour la capture des oiseaux migrateurs avec l'aide des services vétérinaires et de ceux des forêts qui nous facilitent la capture, le prélèvement et l'analyse», a expliqué le Dr Rachid Bouguedour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui s'exprimait ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. Le deuxième dispositif concerne les élevages situés autour des zones humides qui seront prioritaires en matière de surveillance. «Nous avons demandé aux présidents d'APC et aux walis de remettre le dispositif d'interdiction d'élevage de volailles à l'air libre à proximité des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs», a souligné M. Bouguedour, qui a reconnu que ce sera une tâche difficile vu la très grande demande de poulet durant le ramadan. M. Bouguedour a dit que pour éviter toute confrontation avec les éleveurs, «nous leurs demandons de mettre en place, eux-mêmes, une technique très simple : doter leurs petits élevages d'un grillage et d'un petit toit en bâche pour éviter tout contact avec les oiseaux sauvages». Le troisième aspect du dispositif, selon le directeur des services vétérinaires, est le redémarrage imminent des spots télévisés pour sensibiliser les gens. «Toute période de migration des oiseaux sauvages est une période de risque. Il faut rester vigilant», a-t-il expliqué. Sur le terrain, plus de 5 000 vétérinaires seront bientôt mobilisés autour des zones humides et vont travailler même le week-end, ainsi que 4 000 praticiens proches des habitants de ces zones et qui «seront les premiers à nous alerter en cas de contamination», a expliqué le Dr Bouguedour. Ce dernier a souligné que le budget de 280 millions de dinars alloué par le ministère de la Santé au programme de lutte contre la grippe aviaire a permis la dotation des laboratoires d'appareils et de techniques sophistiqués. «Nous pouvons aujourd'hui, par exemple, faire un diagnostic en une seule journée. C'est une grande avancée pour nos laboratoires», a dit le Dr Bouguedour. De plus, les services vétérinaires se sont dotés de véhicules pour les interventions. L'intervenant est revenu sur les pertes subies l'année dernière par les aviculteurs et qui ont été estimées à plus de 30 millions de dollars, en expliquant que le secteur a rattrapé ces pertes et que cette année, ce ne sera pas le même cas. «Nous ne sommes plus dans le scénario de l'année dernière où la médiatisation de cette maladie a créé une véritable psychose au sein de la population et des éleveurs. Pas seulement en Algérie, mais partout dans le monde.» «Le marché algérien, qui a une demande de 300 000 à 400 000 tonnes annuellement de volaille a rétabli son équilibre cette année et nous avons tous constaté que le marché est bien fourni durant ce ramadan par exemple», a-t-il dit. Concernant le problème de l'indemnisation des aviculteurs, le Dr Bouguedour a été très clair : «Quand l'Etat abat pour des raisons sanitaires, l'Etat indemnise. Mais comme il n'y a pas eu d'abattage, il n'y aura pas d'indemnisation.»