Si notre pays est épargné par une menace « immédiate », « une vigilance accrue s'impose d'autant que l'hiver approche (saison à haut risque) », préviennent les spécialistes qui mettent en garde contre ce virus mortel qui « pourrait être propagé par les oiseaux sauvages. » Quelques vétérinaires que nous avons interrogés sont, en tous cas, unanimes à considérer que « la mise en place d'un plan préventif est indispensable dans notre pays, situé à l'intérieur des voies migratoires des oiseaux sauvages. » La mise en œuvre d'un tel plan de prévention, inclus un dispositif de « Surveillance » de nos élevages de volailles. « Des testes virologiques sont nécessaires au laboratoire. Ils devront en principe se faire suite à des prises de sang dans nos élevages de poulets, avant que des analyses virologiques soient assurées à l'institut pasteur pour vérifier la présence ou non dans le sang des oiseaux de nos élevages du virus H5N. La surveillance devrait être systématisée pour détecter d'éventuels foyers atteints. Foyers qui sont, du reste, difficiles à repérer car les volatiles atteints n'y présentent pas de symptômes flagrants », soutien un vétérinaire, spécialiste en pathologie aviaire. Cap sur la surveillance Pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire, ce vétérinaire préconise encore d'autres dispositions liées à « l'organisation de l'offre de soins » : Il s'agit d'un approvisionnement en vaccins et masques et surtout en médicaments antiviraux utilisés contre ce fléau (Tamiflu). Le risque de contamination par les oiseaux migrateurs n'est pas écarté. Ces oiseaux pourraient « importer » le virus mortel dans notre pays et provoquer une énorme propagation, soit par les points de contact ou les déjections des oiseaux migrateurs. « Vu sa position géographique, l'Algérie est une grande voie de migration des oiseaux qui nichent en Europe. Certains de ces animaux font escale en Afrique du Nord avant de regagner le sud de l'Afrique. Alors que d'autres hivernent dans le pays car il leur offre toutes les conditions nécessaires pour passer l'hiver. Sur 330 espèces d'oiseaux qui existent en Afrique du Nord, deux tiers sont migrateurs », explique un ornithologue. Si la contamination d'homme à homme n'est pour le moment pas décrite dans le monde, la grippe aviaire, provoquée par une souche A du virus grippal, touche principalement les oiseaux domestiques ou sauvages. Infectées par ce virus, plusieurs personnes sont mortes en Asie. Ce virus aviaire y a causé récemment 6 décès et une soixantaine depuis deux ans. Les éleveurs en contact direct avec les oiseaux y étaient les principales victimes. Le poulet cuit est sans danger sur les consommateurs. Il y a plusieurs sous-types du virus de la grippe aviaire, qui causent la maladie chez les humains. Le sous-type (H5N1) étant celui qui est associé à la forme la plus grave de la maladie chez l'homme. Il existe une crainte réelle qu'une souche mutante du virus H5N1, responsable de la maladie, puisse déclencher une pandémie.