«Les pouvoirs publics doivent décider d'importer la pomme de terre afin de réguler le marché de ce produit qui a atteint, durant ce mois sacré, le prix le plus élevé de son histoire, 70 DA le kilo», a souligné, hier, Achour Mustapha, président de la commission des marchés de gros des fruits et légumes au sein de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcca), lors d'une conférence de presse. En vue d'éviter une autre flambée de cet aliment de base dans les pratiques alimentaires algériennes, le conférencier a appelé le ministère de l'Agriculture à prendre des mesures «urgentes» pour mettre fin à cette situation qui risque de s'aggraver, d'autant que la nouvelle récolte ne sera disponible qu'à partir de la mi-novembre. La production de cet aliment, cédé actuellement à 55 dinars aux marchés de gros, a connu une baisse de près de 50% en raison du déficit enregistré dans sa culture et la cherté des semences importées très en retard. L'inflation est due, selon lui, à l'éternelle loi de l'offre et de la demande. «Il n'y a pas assez de pommes de terre et la demande est en constante augmentation», a affirmé, pour sa part, M. Boulanouar, chargé de la communication à l'Ugcaa. La rencontre a été organisée à l'occasion de la commémoration du 50e anniversaire de la grève des huit jours (28 janvier-4 février 1957). Abordant les objectifs lors des 50 années d'existence de l'Ugcaa, le conférencier a mis l'accent sur l'aspect de la restructuration. Lors du dernier congrès tenu en septembre 2004, plusieurs décisions ont été prises, dont la création de bureaux locaux dans les différentes wilayas, l'organisation de l'activité commerciale et la création de comités nationaux. L'Ugcaa a, selon l'orateur, réalisé une bonne partie de ses objectifs, citant la signature de contrats avec des sociétés en relation avec l'activité commerciale. «Nous avons signé des contrats avec des concessionnaires automobiles pour avoir des réductions ou des facilités de paiement au profit des commerçants», a-t-il cité en exemple. Il a tenu à rappeler que l'éradication du phénomène du commerce informel constitue le souci majeur de l'Ugcaa. «Ce fléau affecte non seulement les commerçants mais aussi les consommateurs et la réputation du marché algérien auprès d'éventuels investisseurs étrangers.» Il a, par ailleurs, affirmé que l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ne fait que renforcer le rôle de l'Union dans l'organisation et la protection de l'activité commerciale. D'autres responsables de l'Ugcaa ont dénoncé la non-participation des autorités locales dans la mise en place ou l'application de solutions pouvant réguler l'activité commerciale.