L'on signale, néanmoins, que plus de 60% des mandataires activent dans l'informel. Une «pagaille» terrible règne dans les marchés de gros des fruits et légumes, déclare avec regret Achour Mustapha, président de la Commission nationale des marchés de gros des fruits et légumes. Les non-professionnels, c'est-à-dire les manipulateurs de l'informel, écument les 14 marchés nationaux, dont 2 se trouvent à Blida et Boufarik, souligne-t-il, lors d'une conférence de presse sur le programme «spécial Ramadhan», organisée hier au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Tour à tour, les conférenciers, pilotés par le chargé de la communication auprès de l'Ugcaa, M.Boulenouar, se sont étendus sur les difficultés que rencontre le citoyen, en cette période sacrée du Ramadhan, sans pour autant suggérer des propositions concrètes. Leurs interventions se sont limitées à des constats rencontrés durant les années précédentes... et le «jeu» reprend de plus belle! L'un des intervenants a dénoncé les «affairistes» qui prennent même «un congé en cette période pour opérer dans le marché», au détriment des règles de l'éthique professionnelle inhérentes à cette activité. Il affirmera que ces «pseudo-mandataires racolent» les camions de fruits et légumes, à l'entrée du marché, offrant un prix global pour manipuler, ensuite, les cours. Il se peut qu'il y ait jusqu'à 5 intermédiaires avant que le produit n'arrive dans le panier du consommateur sans parler des spéculateurs qui achètent des vergers ou des potagers sur pied, et là «les cours s'envolent». Le mandataire, a-t-il souligné, «n'est pas un commerçant comme on l'entend, il gère l'argent du fellah». Toutefois, s'accordent les conférenciers, si la demande sera forte en cette période de Ramadhan comme à l'accoutumée, l'offre l'est aussi pour y faire face sans contrainte, pour peu que soient respectés les prix et que la «boulimie» légendaire du citoyen algérien pendant le mois sacré soit maîtrisée. «On n'achète pas 5 kilos de tomates lorsqu'un seul suffit, au risque d'en jeter une partie», s'est écrié un conférencier pour lequel «la régulation du marché passe, aussi, par la discipline du citoyen consommateur dont la retenue peut influer, quelque peu, la demande et faire baisser ainsi les prix». La production maraîchère est largement suffisante bien que ce soit une période charnière entre légumes d'été et denrées d'hiver. La tomate du littoral arrive et les chambres froides aidant, les récoltes de pommes de terre et autres légumes ne seront pas absents ni trop chers sur les étals des marchands, assure l'un des conférenciers. A titre d'exemple, le prix de gros des pommes est de 15 DA le kg, les raisins à 35 DA, la pastèque de 8 à 14 DA le kg. Une certaine confiance a prévalu pour ce qui est des prix des viandes rouges et blanches. La viande de mouton, très prisée en cette période, devra être stable sinon en légère augmentation. Le prix en gros devrait varier entre 550 et 600 DA le kg, vu la bonne santé de notre cheptel ovin tant en quantité qu'en qualité. La viande bovine coûte en gros entre 480 et 500 DA le kg alors que le prix de la viande blanche suivra l'évolution du marché avec une perspective de baisse des prix pendant le Ramadhan. Un autre intervenant a estimé, pour sa part, qu'au regard du pouvoir d'achat du citoyen qui s'est rétréci, les prix sont appelés à baisser.