Constat n Les scènes de violence sont quasi quotidiennes à Alger, en ce mois de ramadan. Agressions, vols à la sauvette ou avec violence, petits larcins et coups de couteau se multiplient, atteignant des proportions inquiétantes. Les habitants de la capitale sont surpris par la fréquence des délits et surtout l'audace des agresseurs qui agissent en plein jour et devant tout le monde. Mourad, 25 ans, nous révélera qu'en rendant visite à sa famille à Garidi, un quartier réputé paisible, la semaine dernière, il s'est vu subtiliser son autoradio d'origine de son véhicule, en plein jour, alors que chacun sait qu'on ne vole pas ces radios parce qu'elles sont codées et donc inexploitables. Mais il paraît que dans certains milieux de malfrats, on aurait réussi à déchiffrer les codes. Une autre technique utilisée depuis peu par les voleurs consiste en l'utilisation d'une petite télécommande qui neutralise l'effet de fermeture à distance du véhicule. Il suffit au voyou d'être près du véhicule arrêté au moment où son propriétaire tente de le fermer et d'appuyer en même temps que ce dernier verrouille son véhicule à distance. L'automobiliste entend bel et bien le bruit de fermeture des portières, mais les boutons restent levés, ce qui veut dire que les portières restent ouvertes. Alors, que chacun vérifie que ses portières sont bien fermées s'il ne veut pas avoir une mauvaise surprise à son retour. «Depuis, je ne laisse plus rien traîner dans la voiture, dit Mourad, même mes lunettes de soleil à 200 DA, je les prends avec moi.» Un autre jeune se mêle à la discussion ; il nous dit, choqué, que la semaine même, il a vu une scène digne d'un film hollywoodien : «En plein jour, dans les bouchons de circulation que connaît le grand rond-point de Garidi II, pendant les heures de pointe, des dizaines de jeunes voyous, à bord de scooters et cycles à moteur, se sont mis à agresser les automobilistes pour les délester de leur portable, de leurs bijoux ou de tout autre objet qui présenterait une valeur pour ces délinquants». L'épreuve était terrible pour ceux qui l'on vécue. Un autre cas, plus grave encore, s'est passé le week-end dernier, dans un quartier très calme, Les Vergers, où deux pères de famille très bien sous tous rapports ont vu leur vie gâchée à jamais puisque l'un d'eux a tué l'autre pour des petits problèmes de voisinage jugés par les habitants du quartier comme sans importance. Quand deux pères de famille paisibles et d'habitude sans histoire s'entretuent, on peut facilement dire que le syndrome de la violence est dans l'air et qu'il contamine tout le monde. Chaque jour, on entend que quelqu'un s'est fait agresser autour de nous, les délits sont quotidiens et le port ainsi que l'usage des armes blanches sont devenus un phénomène courant chez les adolescents et même les adultes.