Il n'y a pas que la vitesse, l'alcool ou le portable au volant qui tuent. Même si l'on n'en parle pas, la drogue cause 15% des accidents de la route. Pour limiter les dégâts, il faut en parler et briser le tabou qui entoure toujours ce fléau. Ce sont les propos de M. Abidat, président de l'Association des associations de la sauvegarde des jeunes, qui a animé jeudi dernier une conférence-débat sur ce qu'il a qualifié de «tabou». Selon lui, un sondage réalisé récemment sur 150 personnes âgées de 25 à 45 ans a révélé que 40% ont déclaré avoir pris des produits prohibés — cannabis et psychotropes — en conduisant leur véhicule. Selon M. Abidat, la drogue et les psychotropes sont généralement consommés dans les stades, dans les soirées entre amis, sur la plage et dans les boîtes de nuit. «Après ces moments forts, c'est souvent le drogué qui exige de conduire et c'est la catastrophe», a-t-il souligné. Selon l'intervenant, la drogue est responsable de 15% des accidents de la route qui font plus de 5 000 morts chaque année. L'année 2006 a enregistré plus de 18 000 accidents. M. Abidat est revenu sur les effets nombreux de ces produits sur le cerveau. «Ils sont responsables de la mauvaise coordination des mouvements, ils réduisent la vigilance et les réflexes, ils diminuent la capacité de concentration et ils engendrent la somnolence», a-t-il expliqué. Un débat a été engagé ensuite avec les représentants de différentes associations algéroises sur la manière de sensibiliser les jeunes pour mettre un terme à ce fléau social qui reste toujours un tabou en Algérie.