«Je commencerai par dire que le sens du ramadan a totalement changé. A l'époque, il y avait de l'ambiance et les valeurs de pardon, de fraternité, d'amour et d'entraide. Tout cela a malheureusement disparu. A notre époque, durant le ramadan, les gens apportaient aide et assistance aux démunis. Il y avait le respect, la compréhension… D'ailleurs, nous regrettons ce passé. La nourriture avait un goût extraordinaire. On mangeait ktayef, kelb louz. Du vrai kelb Louz pas comme aujourd'hui où tout est taïwanais. Les hommes partaient à la mosquée pour les tarawihs. Après on rendait visite à nos familles pour des «sahra». Nous n'avions certes pas d'argent, mais tout le monde vivotait. A l'époque, les commerçants ne profitaient pas du ramadan pour augmenter les prix des produits. C'est là où se situe la différence avec la nouvelle génération.»