Pic n Le mois le plus violent de la guerre s'achève, sans que le nombre et la gravité des attentats ne marquent une pause. Bagdad a été encore frappé par quatre attentats, hier dimanche, illustrant jusqu'au dernier moment la violence qui a caractérisé ce mois sacré le plus meurtrier de la guerre en Irak. Vingt-deux personnes ont été tuées et cinq blessées par l'explosion d'une bombe dans le marché de Chorja, le plus important de la capitale. Un passager d'un taxi collectif était descendu en laissant une bombe qui a explosé à l'intérieur du véhicule quelques instants plus tard. Peu après, une seconde bombe artisanale a explosé au même endroit, sans faire de victime, mais provoquant une forte panique aussi bien chez les policiers que chez les clients et les commerçants. Cinq personnes ont également péri et vingt-deux autres ont été blessées dans un troisième attentat lorsqu'un kamikaze a fait exploser sa charge devant des magasins de vêtements très fréquentés, dans l'est de la capitale. A Baâqouba à 60 km au nord de Bagdad, quinze recrues de la police irakienne sans armes ont été tuées et 24 blessées, a annoncé le directeur de la police de la province de Dyala. Selon lui, les recrues circulaient en autobus quand leur véhicule a sauté sur une bombe artisanale, avant d'être pris sous des tirs de rebelles. Les tirs d'hommes armés qui se tenaient en embuscade sont responsables de la plupart des morts, a indiqué le ministère de l'Intérieur irakien. Certains policiers qui étaient à bord auraient disparu, et des corps de victimes ont été piégés par des explosifs, a ajouté la même source. Les policiers sont fréquemment attaqués par les rebelles qui combattent l'autorité gouvernementale. Quatre mille policiers ont été tués depuis deux ans, selon des sources américaines. A deux semaines d'élections parlementaires l'heure est, par ailleurs, aux remises en cause aux Etats-Unis où un diplomate américain a qualifié l'attitude de son pays en Irak d'«arrogante et stupide», au moment où la Maison Blanche tenait un mini-conseil de guerre. «Indubitablement, il y a eu de l'arrogance et de la stupidité de la part des Etats-Unis en Irak», a affirmé Alberto Fernandez, directeur au Bureau des Affaires proche-orientales au département d'Etat, sur la chaîne satellitaire Al-Jazira. A l'issue de ces déclarations, le porte-parole du département d'Etat américain a tenté de minimiser ces propos en affirmant qu'ils n'avaient pas été rapportés de manière exacte. Ces remarques s'inscrivent toutefois dans un contexte de critiques croissantes aux Etats-Unis, venant aussi bien de l'opposition démocrate que de la majorité républicaine, sur la stratégie américaine actuelle en Irak.