Au moins 49 personnes ont été tuées et plus de 160 autres blessées dans une série d'attentats à la bombe contre des bâtiments et l'explosion d'une voiture piégée hier à Bagdad, ont annoncé la police irakienne et des responsables médicaux. "Sept explosions coordonnées ont frappé jeudi matin la capitale irakienne pour viser les immeubles résidentiels. La première explosion a commencé à environ 08h45 (05h45 GMT) dans la région de Chikok, dans le quartier nord de Bagdad de Kadhmiya, entraînant l'effondrement de deux immeubles résidentiels, a indiqué la source. Environ dix minutes après, une autre explosion importante a détruit un troisième immeuble dans le quartier de Shula dans le nord-ouest de Bagdad, a souligné la source, ajoutant qu'une autre explosion puissante s'est produite dans un quatrième bâtiment du sud-ouest du quartier de Shurta al-RAbia. Une quatrième explosion a frappé la rue Hifa, dans le centre de Bagdad, a indiqué la source sans donner de détails sur cet incident, mais a ajouté que l'explosion avait apparemment été menée par un kamikaze. La cinquième explosion s'est produite dans le quartier al-Amil, dans le sud de Bagdad, a informé la source sans donner plus de détails. La dernière explosion a détruit un immeuble résidentiel dans le district sud de Bagdad de Saidiyah, a-t-il ajouté. Il s'agit de la quatrième série d'attentats meurtriers en cinq jours en Irak, où plus de 100 personnes ont péri depuis vendredi. Cette vague de violence entretient l'instabilité du pays, alors que les dirigeants politiques irakiens ne sont toujours pas parvenus à former un gouvernement à l'issue des élections du 7 mars. "C'est la vacance du pouvoir qui est bien sûr à blâmer", a déclaré Iyad Allaoui, dont le Bloc irakien (Iraqiya) est sorti des législatives avec seulement deux sièges d'avance sur la liste Etat de droit du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki. "Les terroristes et Al-Qaïda sont à l'oeuvre car les gens sentent qu'il y a des puissances qui veulent obstruer le chemin de la démocratie", a-t-il ajouté dans un entretien à l'Associated Press. "Je pense que leurs opérations vont s'intensifier en Irak". Iyad Allaoui a par ailleurs dit ne pas savoir quand serait formé le nouveau gouvernement irakien. "Il pourrait être formé dans deux mois, ou bien cela pourrait durer au moins quatre à cinq mois", a-t-il déclaré. Le général Qassim al-Moussawi, un porte-parole du centre de commandement des opérations de Bagdad, a indiqué que les terroristes avaient utilisé des bombes artisanales et une voiture piégée pour commettre les attentats. Il a dénombré au moins sept déflagrations, tandis que l'ambassade américaine à Bagdad en a compté cinq. Le général Qassim al-Moussawi a imputé ces attentats à Al-Qaïda en Irak, affirmant que l'Irak était "en état de guerre" contre les terroristes. La récente vague de violence évoque le climat de quasi-guerre civile qui avait ensanglanté l'Irak en 2006 et 2007, même si l'ambassade américaine a nié tout parallèle entre les deux situations. "Nous sommes bien évidemment préoccupés, mais nous ne voyons pas de parallèle avec ce qui s'est passé il y a quelques années", a déclaré le porte-parole Philip Frayne. "Nous ne voyons pas une guerre confessionnelle éclater de nouveau". Le lieutenant-colonel Eric Bloom, porte-parole de l'armée américaine en Irak, a lui aussi pointé Al-Qaïda du doigt et qualifié ces attentats d'"actes de violence au hasard".