Des attentats suicide à Bagdad et dans le nord du pays ont fait ce lundi au moins 40 tués et plus de 100 blessés. Sur 4 kamikazes auteurs de ces actes terroristes, trois étaient des femmes. Une fois encore les chiites célèbrent leur pèlerinage dans le sang et les larmes. Au moins 20 personnes ont été tuées et plus de 70 blessées ce lundi dans trois attentats suicide contre des pèlerins chiites à Bagdad, selon un nouveau bilan de sources au sein des services de sécurité et hospitalières. Ces attentats coordonnés sont les premiers depuis le début des célébrations cette semaine de l'anniversaire de la mort de l'imam Moussa al-Kadhim, empoisonné en 799 à Bagdad par le calife abasside Haroun al Rachid. Dimanche, sept pèlerins qui se rendaient à pied à Bagdad ont été abattus par des hommes armés sur une route à l'entrée sud de la capitale irakienne. Des centaines de milliers de fidèles sont attendus dans le périmètre de la mosquée de Kadhimiyah, qui abrite le mausolée de cet imam révéré du chiisme, le 7e, connu pour sa magnanimité. Ces célébrations sont un moment de prière et de recueillement avec les proches et la famille, mais les autorités de Bagdad craignent également qu'elles ne soient l'occasion d'un regain de violence dirigée contre les chiites, la communauté la plus nombreuse en Irak. Bien que la violence systématique – attentats suicide et meurtres interconfessionnels – ait sensiblement baissé à Bagdad depuis six mois, après un pic en 2006, la police irakienne a pris des mesures de sécurité exceptionnelles. Cinq mille policiers et militaires supplémentaires ont été déployés dans Kadhimiyah, a indiqué un responsable du ministère de la Défense.Les soldats ont bouclé le secteur, interrompant le trafic automobile, pendant que les piétons – surtout les femmes – sont soumis à de stricts contrôles de sécurité Les armes ont disparu d'une grande partie de Kadhimiyah, et même les téléphones portables sont interdits dans la mosquée par mesure de sécurité. En août 2005, près de 1 000 personnes étaient mortes dans une bousculade gigantesque provoquée par des rumeurs selon lesquelles un kamikaze se trouvait au milieu de la foule. Le même jour, sept personnes étaient tuées et 37 blessées par un attentat à la bombe dans la mosquée. Les femmes kamikazes ont multiplié les attaques en Irak ces derniers mois, poussées par le désespoir, animées par un désir de vengeance ou victimes de leur extrême misère, selon des sources militaires irakiennes et américaines. L'implication de femmes dans les attaques terroristes attribuées à la mouvance d'Al-Qaîda en Irak ont fait des centaines de victimes à travers le pays. D'autres attentats à la bombe et des attentats kamikazes ont ensanglanté ce pays. A Kirkouk un kamikaze a fait exploser sa bombe au milieu d'une manifestation de Kurdes, faisant au moins 11 tués et plus de 50 blessés. À Baqouba , l'explosion ce lundi matin d'une bombe sur une route a tué quatre personnes. R. I. / Agences