Risque Avec la mort du reporter, c?est peut-être le processus de paix qui est compromis. Le journaliste Jean Hélène, tué par balle mardi soir à Abidjan (Côte d'Ivoire) par un homme en uniforme, était un grand amoureux de l'Afrique, qu'il sillonnait depuis plus de dix ans pour Radio France Internationale (RFI). Le ministre de la Communication et de la Presse du gouvernement de la RDC, Vital Kamerhe, a déclaré mardi soir à Butembo (Nord-Kivu-est) que l?«assassinat à Abidjan du correspondant de RFI est un coup dur pour la paix et l'Afrique». Le ministre de la Presse et de la Communication du gouvernement de transition en République démocratique du Congo, qui a affirmé «être un ami de Jean Hélène et un admirateur de son travail dans les zones à conflit» a «condamné de la façon la plus ferme cet assassinat odieux». «L'information est le vecteur et le catalyseur de la paix. L'assassinat du correspondant de RFI, radio dont le rôle en Afrique est essentiel, va porter un coup dur au processus de paix en Côte d'Ivoire», a estimé Vital Kamerhe. Apprenant que le journaliste français avait été abattu par un homme en uniforme, M. Kamerhe a mis en garde les militaires de son pays. «J'en appelle à toutes nos forces armées, pour qu'elles se conduisent avec rigueur et respect pour les représentants de la presse et les soutiennent dans leur mission.» Le président français Jacques Chirac a exprimé son «émotion» à la suite de la disparition du correspondant de RFI à Abidjan, Jean Hélène, et a demandé aux autorités ivoiriennes que «toute la lumière soit faite sur cet assassinat», a déclaré mardi soir la porte-parole de l'Elysée Catherine Colonna. La France s'est fortement impliquée depuis un an en Côte d'Ivoire pour empêcher l'éclatement de son ancienne colonie. Elle a dépêché quelque 3 800 soldats dans le cadre de l'opération Licorne pour s'interposer entre rebelles et forces loyalistes et a parrainé l'accord de réconciliation nationale signé en janvier à Marcoussis, près de Paris. Le président français doit se rendre mercredi en Afrique pour une visite de quatre jours au Niger et au Mali.