L'interprétation onomastique s'appuie sur la notion de fa'l (augure). Il consiste à déduire la signification du rêve à partir du sens de noms ou de mots précis. Ainsi, le prénom Rabah (littéralement : gagnant), entendu en rêve, annonce un gain ; le mot or, en arabe dhahab, un départ (également dhahab), etc. Ce principe peut être illustré par l'interprétation d'un songe du calife andalou Al-Mansour. Le calife rêva qu'on lui donnait à manger des asperges. Il demanda à son interprète, Ibn Abî Djuma, de lui expliquer ce rêve. «Il t'annonce, lui dit-il, la conquête de la ville de Léon. Marche sur elle, tu la prendras.» «Comment le sais-tu ?», demanda le calife. «Les asperges (al-isbirâj, en arabe d'Espagne) se nomment haliyûn en Orient. Celui qui t'offrait ce légume te disait : ha Liyûn, voici Léon !» Al Mansour marcha sur Léon et la conquit. Un autre principe d'interprétation est le recours aux présages. De nombreux éléments oniriques sont interprétés en fonction de la valeur faste ou néfaste qu'on leur attribue traditionnellement. Ceci est particulièrement vrai des animaux qui annoncent des événements divers. L'ornithomancie (divination par le nom, le vol et le cri des oiseaux) fournit, à titre d'exemple, les symboles suivants : oiseau coloré : femme ; coq : bonheur (mais aussi départ, séparation) ; hirondelle : départ ; cigogne : bon présage ; oie : mauvais présage, son cri annonçant un malheur, etc.