Rhoufi ou Ghoufi, ce village berbère des Aurès situé à 96 km de Batna se caractérise par ses habitations anciennes, taillées dans la roche, vestiges d'un habitat troglodyte, autrefois répandu au Maghreb. Depuis les balcons de Rhoufi, on a une vue magnifique sur le canyon de l'oued El-Abiod (en berbère, Ighzer Amellal), avec sa palmeraie qui comptent pas moins de vingt-six espèces, tel le buzemmur (littéralement «celle de l'olivier»), qui donne l'une des dattes les plus réputées de la région. Figuiers, noyers, abricotiers et grenadiers poussent en abondance sur les rives de l'oued, apportant une note de fraîcheur toute méditerranéenne dans cette zone désertique. Les balcons, formations naturelles, taillées par l'érosion dans le flanc de la montagne, portent des habitations creusées dans la roche. Selon les habitants ces demeures, aujourd'hui en grande partie désertées, auraient été construites au XVIe siècle, mais elles doivent être plus anciennes. Ces demeures, chaudes en hiver et fraîches en été, offraient un excellent abri, en parfaite harmonie avec le paysage et, en période de guerre, des refuges faciles à défendre.