La Cour d'appel de Nancy, en France, a ordonné hier, vendredi, l'expertise médicale d'un ancien militaire afin de déterminer si sa maladie est liée aux essais nucléaires effectués par le colonialisme français dans notre pays en 1962. André Geneix, 71 ans, souffre de maux de tête chroniques ainsi que d'une lombalgie et a été atteint en 1998 d'un cancer de la lèvre qui a été soigné. Deux médecins experts, respectivement en dermatologie ainsi qu'en cancérologie et en radiothérapie auprès de la Cour de cassation et de la Cour d'appel de Paris, devront dire s'il «souffre de lésions en rapport direct avec une irradiation survenue le 1er mai 1962» dans le sud du pays, a-t-on appris de source judiciaire. Plusieurs procédures ont été engagées en France pour obtenir de l'Etat français qu'il reconnaisse les effets des essais nucléaires sur d'anciens militaires ou sur la population. Le tribunal des pensions militaires de Tours avait accordé, pour la première fois, en juin 2005, une pension d'invalidité à un ancien militaire ayant participé à des essais nucléaires dans notre pays. Mais la Cour d'appel d'Orléans est revenue en septembre sur ce jugement, ordonnant une expertise médicale dont les conclusions seront connues le 15 décembre. D'autres demandes d'indemnisations formulées par six vétérans s'estimant victimes des essais nucléaires en Polynésie ont été rejetées en 2005. Une information judiciaire contre X a été ouverte en septembre 2004 à Paris pour enquêter sur les conséquences des essais nucléaires français, menés au début des années 1960 au Sahara, et jusqu'en 1996 en Polynésie française sur les personnes civiles et militaires qui y assistaient. Pour rappel, la France avait procédé à un total de 17 essais nucléaires dans le sud du pays, 13 souterrains et quatre atmosphériques.