Accord n Fatah et Hamas semblent avoir résolu les problèmes liés au choix du Premier ministre qui sera à la tête d'un nouveau gouvernement d'union nationale. Le Premier ministre palestinien, membre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a évoqué publiquement, hier, vendredi, la possibilité de quitter le pouvoir en échange d'une levée du blocus économique occidental imposé au gouvernement palestinien du Hamas. «S'il y a dans la balance d'un côté le blocus et de l'autre moi-même, nous devons lever le blocus et faire cesser les souffrances des Palestiniens», a-t-il dit Haniyeh a fait ses déclarations alors que les discussions entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement du Hamas sur un gouvernement d'union ont progressé et qu'un accord aurait même été conclu sur l'identité du futur Premier ministre. «Les négociations et les rencontres entre le président et moi-même ont été fructueuses. Nous nous sommes mis d'accord sur les bases en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale», a affirmé Haniyeh. Le porte-parole de Abbas a, lui aussi, qualifié l'atmosphère des discussions de très positive. Le président palestinien imputait l'impasse dans les pourparlers, qui a duré près d'un mois et demi, à une absence de volonté de compromis du Hamas sur les questions cruciales de la reconnaissance d'Israël et des accords conclus entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Signe du réchauffement des relations entre Abbas et le Hamas, le président de l'Autorité palestinienne s'est entretenu, jeudi dernier, au téléphone avec le chef du bureau politique du Hamas en exil, Khaled Mechaâl, basé à Damas. Cet entretien téléphonique a eu lieu en présence de Haniyeh qui a affirmé à son issue que le dialogue «entre Abbas et Mechaâl n'a jamais été aussi positif». Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, s'est refusé, toutefois, hier, vendredi, à confirmer un accord sur l'identité du prochain Premier ministre. «Le Hamas a proposé un candidat. Nous ne pouvons pas encore parler d'un accord ou non. Le nom sera annoncé en temps voulu», a-t-il indiqué. L'enjeu de la formation d'un cabinet d'union tourne autour de la reprise des aides financières internationales directes au gouvernement de l'Autorité palestinienne suspendues après l'entrée en fonction en mars dernier du gouvernement du Hamas. Ces changements interviennent alors qu'Israël a subi un feu roulant de critiques jeudi dernier au Conseil de sécurité de l'ONU pour ses opérations militaires meurtrières dans la bande de Gaza. Dans ce sillage, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira, aujourd'hui, samedi, pour voter un projet de résolution, visant à condamner les dernières agressions militaires israéliennes. Ce texte déposé par le Qatar au nom du groupe arabe risque de se heurter au veto des Etats-Unis, alors que la Grande-Bretagne, le Danemark, le Japon et la Slovaquie prévoient de s'abstenir, selon des diplomates. Le Qatar, seul Etat arabe membre du Conseil, avait déposé ce projet à la suite de l'intervention de l'artillerie israélienne qui a tué, mercredi dernier, une vingtaine de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, à Beït Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Le projet amendé contrairement à l'original ne qualifie plus l'incident de Beït Hanoun de «massacre», mais demande toujours l'établissement par le secrétaire général, Kofi Annan, d'une mission d'enquête sur cette bavure.